des marais, mêlé avec le véritable Erable rouge, le
Liquidambar stjracijlua, le Quercus discolor, le
Quercus palustris et l ’Ulmus americana. Cet arbre
s’élève rarement à plus de 4 o à 45 pieds Ç i3 à i5
mètres), sur i 5 à 18 pouces '-(4 à 5 décimètres ) de
diamètre. Ses branches qui commencent à cinq ou
six pieds (2 mètres) de terre , m’ont paru affecter
une direction très-horizontale ; et j’ai cru remarquer
également que les pousses des deux dernières
années n’étoient presque jamais ramifiées, et qu’elles
étoient sensiblement écartées des tiges principales.
Le tronc, d’une grosseur uniforme, à partir de sa
base, est revêtu d’une écorce qui n’offre rien de remarquable,
tant qu’il reste au-dessous de 8 à 10
pouces (2 à 3 décimètres ) de diamètre ; mais lorsqu’il
est parvenu à .son entier développement, et
qu’il est d’une belle venue, son écorce est fort
épaisse et profondément crevassée- et oh remarque
que ces crevasses ou divisions de l’écorce, la partagent
de manière à présenter des hexaèdres, qui
quelquefois sont très-réguliers; particularité que je
11’ai observée que dans l’espèce que je décris; et que
je n’ai pas cru devoir omettre.
Les feuilles duiV/AYa aquatica sont longues d’en -1
viron trois pouces, [g centim. ) , de forme obovale
lisses, entières, légèrement glauques à leur surface
inférieure et disposées alternativement sur les branches
; dans cette espèce, elles sont souvent réunies
en paquets aux extrémités des petites pousses latérales.
Les fleurs, petites et peu apparentes, sont
rassemblées en tête et portées sur des pétioles longs
de 1 à 2 pouces ( 3 à 6 centim. ) Aux fleurs succèdent
les baies ou fruits, de forme ovale et d’un bleu foncé,
qui sont toujours abondants, et qui restent longtems
sur les arbres, après que les feuilles sont tombées; ils
forment une partie de la nourriture du Turdus mi-
gratorius , dans sa migration, à l’automne, du Nord
vers le Sud. Ces fruits de la grosseur d’un pois, et attachés
deux à deux sur unpédicule commun, contiennent
un noyau osseux, déprimé d’un côté, légèrement
convexe de l’autre, et strié longitudinalement. Les
graines sont à maturité vers le i er novembre ; écrasées
dans l’eau, elles rendent un suc épais, onctueux
et verdâtre , qui se mêle difficilement à l’eau. Ce suc
est d’une saveur un peu amère, et je ne sache pas
qu’on ait jamais tenté de l’approprier à aucun usage
économique. Je crois même qu’il est peu susceptible
d’entrer en fermentation, et par suite de donner
un produit spiritueux ou même d’être converti en
vinaigre.
Le bois de ce Nyssa , quant à sa texture et à sa
pesanteur, me paroit devoir être rangé dans la classe
de ceux qui tiennent le milieu entre les arbres à
bois dur et ceux à bois tendre. Lorsqu’il est bien
sec , son aubier a une légère teinte rougeâtre , et le
coeur est d’un brun foncé. Il arrive très-fréquemment
que les arbres qui excèdent i 5 .à 18 pouces
(4 à 5 décimètres) de diamètre, sont creux dans
plus de la moitié de leur intérieur ; c’est un fait que
-j’ai eu souvent.occasion- de vérifier par moi-même.
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