promptement. Aussi, c’est de tous les Chênes celui
dont le bois est le dernier employé dans toute espèce
de constructions. Le meilleur parti qu’on en tire, est
de fournir abondamment à la fabrication du merrain de
Chêne rouge., dont on fait des barriques pour le transport
des salaisons, des farines, des légumes et autres
marchandises sèches , et qui est exporté aux colonies,
où on s’en sert pour mettre des sucres et surtout des
mélasses.
L ’écorce du Quercus rubra est composée d’un épi-
derme très-mince et d’un tissu cellulaire très-épais. On
en fait un grand usage pour le tannage des cuirs, mais
le tan qu’on en tire est moins estimé que celui du
Quercus fa ie ata, du Quercus tinctoriaet du Quercus
prinus montícola. Je parlerai plus au long de chacune
de ces écorces, et de celles des autres arbres dont on se
sert pour cet usage dans les Etats-Unis, dans le résumé
qui terminera cet ouvrage.
Le Quercus rubra est un des arbres de l’Amérique
les plus anciennement introduits en F rance. Il en existe,
dans les propriétés de feu M. Duhamel du Monceau,
de très-forts individus qui donnent abondamment des
fruits, et qui même se reproduisent naturellement ;
mais son bois est d’une qualité si médiocre, que je ne
puis en recommander la multiplication dans nos forêts.
PLANCHE XXVI .
Rameau représentant les feu illes et le fru it de grandeur naturelle.
LES BOULEAUX.
L es parties les plus septentrionales de l’ancien
et du nouveau Continent peuvent être considérées
comme la patrie des Bouleaux, si l ’on en juge par
les espèces nombreuses qui s’y trouvent, et dont le
nombre diminue à mesure qùon s’en éloigne. Ces
arbres sont d’un grand intérêt pour les habitans de
ces contrées, q u i, par la rigueur du climat, sont
privés de la plupart des autres grands végétaux qui
existent dans lès régions tempérées ; aussi savent-ils
en tirer parti d’üne manière merveilleuse pour les
besoins de la vie. Ils se servent du bois pour bâtir
les maisons , !'pour construire les navires, pour le
charronage et l’ébénisterie. Avec l’écorce, qui est
presque incorruptible, ils font des pirogues, des
boites, des paniers, et ils s’en servent pour clore
plus exactement les toits de leurs habitations : avec
les feuilles, ils teignent leurs filets, et de la sève ils
tirent une boisson douce et sucrée,
D’après lés recherches des botanistes, il résulte
que le Nord des États-Unis possède une auâsi grande
variété de Bouleaux que l’Europe ; et, selon mes propres
observations ,* si l’on compare les propriétés du
bois des uns et des autres , on trouvera que l ’avantage
est tout en faveur des espèces américaines.
Ainsi, le Bouleau à canot égale en bonté le Bouleau
blanc qui croit en Suède et en Russie ; le Bouleau
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