i 5 à 16 pieds (5 mètres) de circonférence, et dont la
hauteur égaloit celle des plus grands arbres.
Les diverses parties des Etats-Unis où le Châtaignier
peut être regardé comme étranger, sont, au
Nord, le district de Maine, l ’Etal de Y ermont, et
une grande portion duGennessée: au Midi, la partie
méridionale et maritime de la Basse-Virginie, des
deux Carolines et de la Géorgie, ainsi que les deux
Florides et la Basse-Louisiane, jusqu’à l’embouchure
de l’Ohio dans le Mississipi.
Quoique le Châtaignier d’Amérique ait une très-
grande ressemblance avec l’espèce d’Europe par son
port, son feuillage, ses fruits et la nature de son bois,
il n’en est pas moins une espèce distincte.
Les feuilles de cet arbre, longues de 6 à 7 pouees
^ 20 centim.) , sur 1 pouceet demi (4 centim.) de
largeur, ont une forme ovale très-alongée ; elles sont
largement dentées dans leur contour, luisantes, d’une
belle couleur verte et d’une texture assez ferme; les
nervures inférieures en sont très-saillantes et parallèles;
les fleurs mâles grouppées sur des filets axillaires,
longs de 4 à 5 pouces ( i 5 centim.), sont blanchâtres
et elles exhalent une odeur désagréable. Les Chatons
femelles sont également disposés sur des filets ; mais
ils sont moins apparens. A ces derniers succèdent
des fruits arrondis, hérissés de pointes fines et piquantes,
qui renferment deux ou trois semences de
la grosseur du doigt. Ces semences, auxquelles on
donne le nom de Châtaignes, sont convexes d’un
côté, déprimées de l’autre : elles sont revêtues d’une
enveloppe coriace, de couleur brune, et velues dans
leur tiers supérieur. Mangées crues, elles sont plus
douces que celles que produit le Châtaignier sauvage
d’Europe , mais elles sont un peu plus petites. C’est
aux marchés de New-York, de Philadelphie , et de
Baltimore, qu’on en apporte davantage ; elles s’y
vendent à-peu-près rf, francs le minot.
Le bois de Châtaignier d’Amérique, comme celui
de l’espèce de l’ancien Continent, a de la force, de
l’élasticité, et comme lui, il résiste très-long temps
aux alternatives de la sécheresse et de l’humidité.
Cette dernière propriété le rend surtout très§
appréciable pour faire des pieux qui se conservent
long-temps sains, si on a eu l’attention de les tirer
d arbres qiBont moins de 10 pouces (3o centimètres)
de diametre, et' de carboniser la partie inférieure
jusqu’à quelques pouces au-dessus du niveau du sol.
Par cette même raison, dans le Connecticut, la Pen-
sylvanie et une partie de la Virginie, on regarde le
Châtaignier comme fournissant les meilleures barres
dont on puisse se servir pour former les clôtures
des champs cultivés. On assure qu’elles durent quelquefois
plus de 5o ans. On en fait aussi des bardeaux
très-superieurs en qualité, à ceux de quelque espèce
de Chêne que ce soit, quoiqu’ils aient, comme ceux-
c i, le défaut de se tourmenter.
Il en est de même du Merrain qui est fabriqué avec
le bois de cet arbre , mais la quantité en est peu considérable;
il a, comme celui du Chêne rouge, les pores
très-ouverts, et on ne l’employe que pour les tonneaux