après 011 en trouve beaucoup sur ces arbres, dont la
radicule est déjà développée.
Le tronc du Chêne vert est couvert d’une écorce
noirâtre , dure et assez épaisse. Lorsqu’il est déb ité ,
on trouve que son bois a une teinte jaunâtre, plus
prononcée dans les vieux arbres ; qu’il est fort pesant
et très-compacte ; que son tissu est très-fin, très-serré
et que ses couches annuelles ou concentriques sont
très-rapprochées ; ce qui annonce évidemment la lenteur
de sa croissance, et combien de temps il faut
attendre pour qu’on puisse en tirer parti. Doué de
beaucoup de force,.et incomparablement plus durable
que le meilleur Chêne blanc, il est, à juste titre,
très-estimé pour les constructions navales, et sous
ce rapport il est fort recherché non-seulement dans
les pays où il croît, mais encore dans tous les ports
des Etats du Nord, où il est continuellement importé
pour cet objet, et où il s’èn consomme proportionnellement
une bien plus grande quantité :que
dans les Etats méridionaux. Sa longue durée, lorsqu’il
est bien sec, le fait employer presque exclusivement
pour la charpente supérieure ; mais, à cause
de sa grande pesanteur, on est obligé d’intercaler des
morceaux de même diamètre en Cèdre rouge, dont
le bois, d’une extrême légèreté, résiste aussi bien
aux alternatives de la sécheresse et de l’humidité.
Le peu d’élévation du tronc du Chêne vert, et son
diamètre , souvent peu considérable, ne permettent
pas d’en tirer de grandes pièces de charpente ; mais sa
cime très-branchue et très-étendue , compense , en
partie,ce désavantage,parce qu’elle fournit beaucoup
d’excellens genoux, pièces, comme on sait, très-pré1
cieuses, et dont on n’a jamais assez dans les grands
chantiers de constructions maritimes.
Les navires qui se construisent à Philadelphie et
à Nèw-York, et dont la charpente supérieure est en
Chêne vert et en Cèdre rouge , et l’inférieure en
bon Chêne blanc*, sont tout aussi durables que ceux
qui sont faits en Europe avec les matériaux de première
qualité. Brekel, que j’ai déjà cité, dit que les
meilleures gournables sont en Chêne vert. Actuellement
on ne s’en sert plus dans les ports de mer des
Etats méridionaux ; mais on y emploie pour cet usage
le coeur du Pinus australis.
Dans le midi des Etats-Unis, et notamment à.
Charleston e.t à Savaùnah, les charrons font les jantes
et les moyeux des grosses voitures en Chêne vert ; e l ,
sous Ce rapport,il est bien préférable au Chêne blanc)
dôntle principal défaut estdese fendre très-promptement
de tous côtés, et de former des écartemens d’un
quart de pouce de diamètre ; il est aussi beaucoup
plus propre à faire les dents d engrenage des roues
de moulin et les machines à vis. Je ne doute pas, non
plus, qu’il ne convint très-bien pour faire de grosses
vis de pressoir.
Son écorce est excellente pour le tannage des cuirs,
étant très-riche en principe tanin ; mais on ne s’en sert
qu accidentellement, et aucun tanneur, même dans
les pays où il croît, ne l’emploie habituellement.
La consommation qui se fait dans les Etats-Unis