directions différentes, je n’ai vu nulle part le Quercus
catesboei, réparti plus uniformément parmi les
pins, que dans l’intervalle d’environ 60 milles, compris
entre Fayetteville et Willemington. Il y forme à
peu près le dixième des pins, qui eux-mêmes, là,
comme par-tout ailleurs, sont très-disséminës, étant
éloignés de i 5 à 20 pieds ( 6 mètres) les uns des
autres.
Le feuillage de ce Chêne est peu fourni. Ses feuilles,
attachées par de courts pétioles et assez grandes,
sont laciniées très-profondément et d’une manière
fort irrégulière. Elles,-sont lisses, assez épaisses'et
même coriaces vers la fin de l’été. Dès que les froids
commencent à se faire sentir, elles deviennent d’un
rouge terne, et elles tombent dans le cours du mois
suivant. Les plus vieux arbres sont les seuls qui
fructifient : encore, ce qu’ils donnent de glands se
réduit- il à quelques poignées ; - ces glands sont
assez gros, de couleur noirâtre et couverts en partie
d’une fine poussière de couleur grise, qui se détache
aisément en les frottant entre les doigts. Ils sont
contenus dans des cupules, épaisses, sensiblement
renflées à leur partie supérieure, et remarquables en
ce que les écailles placées vers leur ouverture se replient
intérieurement ; caractère particulier à cette
espèce.
Lorsque le Quercus catesboei est privé de ses
feuilles en hiver, il est difficile de le distinguer du
Quercus ferruginea , avec lequel il a beaucoup de
ressemblance par son port; car, comme lu i, il a
le tronc tortueux et branehu, à partir de deux ou
trois pieds Ç1 mètre) au-dessus de terre. Son écorce
est également noirâtre, épaisse et profondément crevassée
, et les bois de l’une et de l’autre espèce sont
aussi entièrement sembHbles par la couleur, la texture
, la grosseur et la pesanteur ; ce qui fait que
celui du Quercus catesboei est aussi considéré à Willemington,
comme le meilleur bois de chauffage du
pays, et qu’à cause de cela il est vendu séparément.
Mais, quoiqu’il soit très-commun dans ce canton,
il ne suffit pas à l’approvisionnement des habitans ,
parce qu’on trouve rarement des pieds qui aientplus
de la grosseur du bras. La petitesse de son diamètre
seroit seule un obstacle à ce qu’on en fit usage dans
les arts.
Ce que je viens de dire du Quercus catesboei, fera
évanouir les espérances qu’on pouvoit d’abord avoir
conçues d’un arbre qui offroit l’avantage inappréciable
de croître dans les terrains les plus infertiles :
d’ailleurs, je suis presque certain qu’il 11e végéterait
que fort imparfaitement dans le Nord de la France,
eu égard aux froids qu’on y éprouve en hiver ;
et cette presque certitude vient à l ’appui de l’opinion
où je suis, qu’il ne présente aucune ressource
aux Européens.
PLANCHE XX.
Rameau représentant lés feu ille s et les glands de grandeur naturelle.