Cet arbre est dioïque, ayant ses fleurs mâles et ses
leurs femelles placées sur des pieds différens : les
unes et les autres sont fixéessur d’assez longs pétioles,
et lorsque les graines qui sont ailées, et de la même
orme que celles des autres Erables, sont arrivées à
eur maturité, elles se présentent sous la forme de
grappes lâches, pendantes et longues de 6 à 7 pouces
( 16 à 19 centim.J
_ Des diverses espèces d’Erables que produit le ter-
moire des Etats-Unis, celle-ci croit le moins avant
vers le Nord: eau, dans les États Atlantiques, ce n’est
qua partir des bords de la rivière Delawares, près
de Philadelphie, que flon commence à la rencontrer •
mais elle y est peu multipliée , ainsi que dans la
partie basse et maritime des États méridionaux, où
elle est aussi très-rare ; ce qui, il est vrai, tient moins
a la chaleur du climat en été, qu’à la nature du sol
qui est marécageux sur les bords des rivières. A
1 ouest des montagnes au contraire, l’Acer negundo
est extrêmement multiplié, et il n’est pas, comme
dans la Haute-Virginie et les Hautes-Carolines, conflué
seulement aux bords des rivières, il croît en
plein bois avec les Noyers, les Ormes, le Robinia
pseudo-acacia , le Cerisier de Virginie et le Gymno-
cladus canadensis. C’est néanmoins dans les bas-
fonds, qui longent les rivières, et dont le sol trèsprofond,
très-meuble, est constamment frais et fréquemment
exposé à être submergé, que cet arbre
est le plus commun, et qu’il acquiert de plus fortes
dimensions; cependant elles sont telles, qu’on ne
peut le considérer que comme un arbre de la deuxième
grandeur. En effet, les plus gros Acer negundo que
j ’ai vus n’excédoient pas plus de 5o pieds ( 16 mèt. )
de hauteur sur 20 pouces ( 6 décimètres J de diamètre,
et encore ces plus forts individus ne se trouvent
ils que dans le Tennessée et la haute Géorgie qui
sont situes assez avant vers le sud, car le plus généralement,
dans leKentucky, ils n’ont que la moitié
de cette élévation, et quoiqu’ils soient dans des forêts
assez épaisses, leur sommet s’étend beaucoup et
forme la tête de pommier : c’est ce que j ’ai particulièrement
remarqué sur les bords de l’Ohio et de la
glande Muskingum ou j ai observé que le tronc de
ces arbres etoit toujours bosselé à différens intervalles,
et souvent gâté dans le coeur. Une fort belle
rangée d’Acer negundo plantés dans le jardin des
plantes de Paris, vis-à-vis la rue de Buffon peut donner
par leur port et même par leur force une idée
assez exacte de ceux que j’ai vus près de l ’Ohio et
de la Monongahela , à peu de distance de Pitts-
burgh. De ce que je viens de dire, il paroitroit résulter
que cet arbre pour parvenir à son plus grand
développement exigeroit une température plus douce
au moins de trois à quatre degrés que celle du climat
de Paris , de Philadelphie et de Pittsburgh.
L Acer negundo se ramifie promptement ; il ne
forme pas une belle tige droite et élevée comme les
Erables à sucre et l’Erable noir, son tronc est revêtu
dune écorce brune, et j ’ai remarqué que le tissu
cellullaire avoit une odeur désagréable. La propor