à 1 epoque de la maturité, qui a lieu ordinairement
vers le premier octobre.
Il faut cueillir la Faîne lorsqu’elle est bien mûre.
On doit profiter de l’instant, car les pluies peuvent
en faire perdre beaucoup. On la ramasse avec un
balai , et on peut augmenter la récolte , en secouant,
les branches et en étendant, sous l’arbre , des toiles
pour recevoir les fruits qui tombent. On les nettoie
au moyen d’un van ou d’un talard.
Lorsque la Faîne aura été ramassée par un temps
sec, et qu elle aura été nettoiée, on la déposera dans
des greniers ou dans quelque autre endroit que ce soit,
sur des planches, pour qu’elle ne prenne pas l’hu-
midite, ce qui est fort essentiel ; et il faut, comme le
b lé , l'étendre et la remuer souvent à la pelle. De
cette façon, la Faîne se sèche infailliblement, et elle
est beaucoup meilleure que si elle étoit exposée subitement
à 1 ardeur du soleil. Cette remarque est
fondée sur l’expérience. Une mesure de Faîne séchée
à l’ombre, rend plus d’huile, que pareille quantité
séchée au soleil.
La Faine ne contient beaucoup d’huile, que lorsqu’elle
a atteint sa parfaite maturité. Le temps le
plusfavorablepour extraire l’huile, est depuis la fin
de novembre jusqu’à la fin de mars ; plutôt, la
F aine ne seroit pas assez faite ; plus tard la chaleur
altéreroit la graine et l’huile.
Ordinairement, on extrait l’huile sans enlever l’enveloppe
coriace qui couvre l’amande, ce qui diminue
la quantité d’huile d’environ un septième. Il seroit
donc plus avantageux de l’écorcer. Le meilleur moyen
pour y parvenir , seroit de fqire passer la Faîne entre
les meules d’un moulin, qu’on écarte de manière
qu’il n’y ait que l’écorce d’attaquée. La Faîne ainsi
écorcée, doit être employéf§promptement, et on la
réduit en pâte au moyen d’une meule disposée verticalement
, ou par l’action de moulins à pilons. Ces
pilons agissent dans des crëux ou cavités formés, dans
une pièce de bois; plus leurs coups sont forts et fré-
quens, plus la pâte s’échauffe et rend l’huile susceptible
de s’altérer ; c’estune des raisonspour lesquelles,
quand on s aperçoit que la Faîne, en se broyant,
devient trop sèche, on doit ajouter une petite quantité
d’eau. On laissç reposer la pâte pour qu’elle
s’en imbibe , et on recommence à piler. La vraie
proportion d’eau est d’environ une livre sur quinze
deFaîne.LaFaîne doitrester environ un quart-d heure
sous 1 action du pilon, et elle est assez pilée, lors-
qu’en pressant fortement la pâte dans la main, on
aperçoit 1 huile disposée à en sortir.
La pâte sortant des cavités ou de dessous la meule ,
est soumise à la presse ; il faut eu ménager insensiblement,
l’action pour donner le temps à l’huile de
s’égoutter; trois heures sont à peine suffisantes, quand
lés presses sont foibles. On se sert ordinairement de
celle à coins, pour opérer une seconde pression.
Avant d y procéder, on pulvérise la pâte , on la fait
chauffer dans des vaisseaux convenables, on y ajoute
de 1 eau en moindre quantité que pour la première
expression et on la remue pour qu’elle ne brûle pas :