de diamètre, surtout si le terrain lui est favorable.
Les feuilles du Plaqueminier sont longues de 4 à
6 pouces, (12 à 18 centimètres), oblongues, entières,
d’un beau vert en-dessus et un peu glauques ou
blanchâtres en-dessous. En automne, elles sont fréquemment
marquées de taches noires; on remarque
aussi que les pousses terminales sont presque toujours
accompagnées, à leur base, d’autres feuilles très-petites
et de forme arrondie.
Cet arbre appartientà la classe des végétaux, dont les
deux sexes sont sur des individus difîerens, il s’ensuit
qu’il n’y a que les pieds portant des fleurs femelles, qui
produisent des'fruits. Les fleurs mâles et les fleurs femelles
sont de couleurverdâtre etpeu apparentes ; a ces
dernières, succèdent des fruits charnus, arrondis ët
qui renferment 6 ou 8 noyaux demi-èlliptiques, légèrement
renflés sur les côtés et de couleur puce. Lés
fruits, à l’époque de leur maturité',1 sont de la grosseur
du poüce, et leur couleur est rougeâtre; cependant,
ils ne sont mangeables qu’après avoir supporté
l'es ’ deux ou trois premières gelées,- qui les rident,
les amollissent et rèndentla Substance pulpeuse qui
les compose, douce et agréable au goût;1 au lieu
qu’auparavant, ils sont très-durs et d’une âpreté ex-
, trême. La fructification du Diospyros est toujours fort
abondante, beaucoup d’arbrës en Virginie et dans
les Etats Méridionaux, donnent plusieurs minots de
fruits; j’en ai même trouvé dans le New-Jersey, qui,
quoiqu’ils n’eussent que 7 à 8 pieds j)3 à 4 mètres) de
hauteur, en étoient tellement chargés, que les branches
plioient jusqu’à terre. Dans les Etats Méridionaux,
ces fruits restent une partie de l ’hiver suspendus
aux arbres, long-temps après qu’ils sont dépouillés
de leurs feuilles; et à mesure qu’ils tombent,
ils sont recherchés avidement par les animaux sauvages
et domestiques. En V irginie, dans les Carolines
et dans les Etats de l’Ouest, quelques personnes les
ramassent, et après les avoir pétris avec du son, ils
en forment des gâteaux qu’ils font sécher au four.
Ces gâteaux délayés dans l’eau tiède, servent à
faire de la bière, en y ajoutant du houblon et du
levain $ pour faire fermenter la liqueur. On a réussi, il
y a déjà long-temps, à tirer de l’eau-de-vie de ces
mêmes fruits, en distillant le.liquide dans lequel
on les écrase, et qu’on a fait préalablement fermenter.
Cette eau-de-vie est,, dit-on , fort bonne, lorsquelle a
vieilli. Néanmoins, on ne tirera jamais parti du fruit
de cet arbre, pour en faire de la bière etde l’eau-de-vie,
comme article de commerce ; car, dans les pays où il est
le plus commun, il n’y a qu’un très-petit nombre de
fermiers qui en fabriquent tout au plus pour les
besoins de leur famille, parce qu’ils ont infiniment
plus d’avantage à cultiver dans cette même vu e , le
pécher et le pommier, dont la végétation est beaucoup
plus rapide que celle du Plaqueminier, et dont les
produits sont bien plus considérables,
Le tronc desgros Diospyros est couvert d’une écorce
très-crevassée et noirâ tre; son aubier même, après qu’il
est desseché, conserve une légère teinte : verdâtre,
qui est encore plus sensible lorsqu’il est nouvellement