une teinte verdâtre, et ceux des Erables rouge et
blanc, une couleur bleue très-foncée.
De la méthode suivie dans les Etats-Unis d’Amérique,
pour fabriquer le sucre avec la séve de l’Erable.
L ’extraction de ce sucre est d’une grande ressource
pour les habitans q u i, placés à une grande distance
des ports de mer, vivent dans les contrées où cet
arbre abonde; car, dans les Etats-Unis , toutes les
classes de la société font un usage journalier de thé
et de café.
Le procédé qu’on suit généralement pour obtenir
cette espèce de sucre est très-simple ; et il est, à peu
de chose près, le même dans tous les lieux où on
l’emploié. Quoique ceprocédé ne,soit pas défectueux,
on pourroit le perfectionner et én retirer de plus
grands avantages, si l’on suivoit les instructions publiées
dans ce pays pour le rectifier.
C’est ordinairement dans le courant de février,
ou dès les premiers jours de mars, qu’on commence
à s’occuper de ce travail, époque où la séve entre
en mouvement, quoique la terre soit encore couverte
de neige, que le froid soit très-rigoureux, et
qu’il s’écoule presque un intervalle de deux mois,
avant que les arbres entrent en végétation. Après avoir
choisi un endroit central, eu égard aux arbres qui
doivent fournir la séve, on élève un appentis, désigné
sous le nom de sugar camp, camp à sucre ; il
a pour objet de garantir des injures du temps les
chaudières dans lesquelles se fait l’opération et les
personnes qui la dirigent. Une ou plusieurs tarières
d’environ trois quarts de pouce (V20 millim. ) de diamètre,:
de petits augets destinés à recevoir la séve,
des tuyaux de sureau ou de sumac de 8 à 10 pouces
{ 22 à -17 centim.J, ouverts sur les deux tiers de leur
longueur et proportionnés à la grosseur des tarières ;
des seaux pour vider les augets et transporter la séve
au camp ; des chaudières de la contenance de 15 ou
16 gallons C 60 à 64 litres) ; des moules propres à recevoir
le sirop arrivé au point d’épaississement convenable,
pour être transformé en pains; enfin des
haches pour couper et fendre le combustible, sont
les principaux ustensiles nécessaires à ce travail.
Les arbres sont perforés obliquement de bas en
haut, à 18 ou 20 pouces (48 à 53 centim.J de terre,
de deux trous faits parallèlement, à 4 ou 5 pouces
( 11 à 14 centim. ) de distance l’un de l’autre; il
faut avoir l’attention que la tarière ne pénètre que
d’un demi-pouce ( i 3 millim. J dans l’aubier, l’observation
ayant appris quil y avoit Un plus grand
écoulement de séve, à cette profondeur, que plus
ou moins avant. On recommande encore, et on est
dans l ’usage de les percer dans la partie de leur
tronc qui correspond au Midi ; cette pratiqué, quoique
reconnue préférable, n’est pas toujours suivie. '
Les augets , de la contenance de 2 ou 3 gallons
(8 à 12 litres ) , sont faits le plus souvent, dans les
Etats du nord, de Pin blanc, de Frêne blanc ou
noir, ou d’Erable; sut l’Ohio , on choisit de préférence
le Mûrier <jui y est très-commun; mais le Châ-
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