ment plus considérable que dans la précédente ;
car elle a quelquefois 5 à 6 pieds ^ 2 mètres _) de diamètre,
au nivëau du sol, et seulement 18 et 20 pouces
(5 à 6 décim. J, à 6 et 7 pieds Ç 2 mètres J au-
dessus de terre; diamètre que conserve ensuite le
tronc jusqua 25 à 3o pieds (8 à 10 mètres j.
Je ne pense pas, comme pourroient le croire quelques
personnes, que cette amplitude extraordinaire
de la partie inférieure du tronc de ce Nyssa, soit
uniquement due a la grande humidité des lieux où
il croit. Si cela etoit ainsi, les sept ou huit autres
especes d arbres qui viennent avec lui dans les
mêmes lieux, offriroient la même singularité; Ce qui
ne s’observe pas.
Les feuilles du Nyssa grandidentata \ ont 5 à 6
pouces ( i 5 à 18 centim. J de longueur, sur 2 à 3
pouces (6 à 9 centim. J de largeur; elles sont même
deux fois plus grandes dans les jeunes individus qui
poussent vigoureusement. Leur forme est ovale, et
elles sont garnies sur leurs côtés, de deux ou trois
larges dents, irrégulièrement placées et non opposées
les unes aux autres, comme cela a lieu le plus
ordinairement dans celles des autres arbres. Lors de
leur développement au printemps, elles sont très-
velues; mais à mesure qu’elles grandissent , èllgs
deviennent entièrement lisses ou glabres sur leurs
deux faces. Aux fleurs qui sont disposées en tête,
succèdent des fruits assez gros, d’un bleu foncé, et
de forme ovale-acuminée, qui contiennent un noyau
osseux, déprimé et fortement strié longitudinalement’fn
dessus. et en-dessous. Ces fruits, froisses*
dans une petite quantité d’eau, rendent un suc d’une
belle “couleur purpurine qui m’a paru assez tenace ;
mais il ’e;st si peu abondant dans chaque fruit,
que je doute qu’on puisse jamais en tirer parti pour
la teinture , an moins d’une manière assez étendue.
Le bois de Nyssa grandidentata est d’une extrême
legerete, et plus tendre que celui d’aucun autre arbre
que je corfnoisse dans les États-Unis. Sesfihres ligneu-
;-|e‘s présentent la même organisation que celles des es-
pècfes appartenant au même genre et s'entrecroissent
comme elles, en différentes directions. Ses racines sont
aussi plus tendres et plus légères. Cependant aucunes
partie| de cet arbre ne peuvent remplacer le
liege, soit pour boucher des bouteilles, ou pour les
autres usages, auquel l’écorce du Chêne liège est propre.
Le. seul service qu’on tire du bois de ce Nyssa, se
réduit donc à en faire des plats etdes sébiles, parce
qu il se ,travaille avec une grande facilité. Les pêcheurs
se servent au^si de morceaux de ces racines,
pour soutenir dans l’eau leurs filets.
Tel est le résultat des observations que j’ai été à
meme de recueillir sur cet arbre, qui ne paroit pas
devoir offrir un grand degré d’importance dans les
arts, et dont tout le mérite semble résider dans son
beau feuillage et son aspect agréable. Je remarquerai
enfin qu’il supporte très-bien la température du
climat de Paris , et qulil n’y exige pas un terrein