coup plus grande que le Nyssa aquatica , car il parvient
fréquemment à 60 et 70 pieds (20 à 23 mètres),
sur un diamètre de 18 à 20 pouces (5 à 6 décim.)
Jai eu aussi occasion d’observer que ceux qui croissent
dans les terreins élevés, mais de bonne qualité^
dans la Haute-Virginie, le Kentucky et leTennessée,
ont des dimensions beaucoup plus fortes quë'ceux
qui viennent dans les lieux très-aquatiques, comme
dans la partie maritime des États méridionaux.
Les feuilles du Nyssa sylvatica, disposées alternativement
sur lés branchés, sont entières ^‘‘longues
de 5 à 6 pouces ( i 4à 16 centimètres), de forme ovale,
très alongées, et portées sur des pétioles courts et
velus. Les fleurs fort petites et peu aparentes ; sont
1 eunies ;en tete, comme celles de l’espèce suivante.
Les fruits qui leur succèdent, ; sont aussi en tout,
semblables à ceux de cette même espèce, soit par
leur forme ovale alongée , soit par leur couleur
bleu foncé , soit par le noyau qui est aussi légèrement
convexe, et strié longitudinalement sur ses
deux faces; ils en diffèrent néanmoins, en ce qu’ils
sont de moitié plus gros.
L ’écorce qui couvre le tronc de cet arbre est blanchâtre
, et assez semblable à celle des jeunes Chênes
blancs. Le bois, dont le grain est d’une texture
très - fine, mais assez tendre , présente la même
organisation que dans toutes les espèces de ce genre,
et qui consiste en ce que ses fibres ligneuses sont
réunies en faisceaux, et s’entre-croisent ou s'enchevêtrent
les unes dans les autres. Dans les vieux arbres
qu’on trouve sur les terres hautes y et par conséquent
assez sèches , l’aubier est ordinairement d’une
couleur jaunâtre , ce qui est considéré par quelques
charrons, comme une indice , que le bois est de
meilleure qualité ; et c’est probablement pour
cela , que cet arbre est quelques fois nommé Yellow
gum, Gommier jaune^ quoique le fcoeur soit,d’un
brun foncé.
Dans presque toute la Virginie,Îfje bois du Nyssa
sylvatica, est employé à‘ faire des moyeux de carrosses,
de cabriolets et de chariots. A Richemond, à
Baltimore, à Philadelphie et dans les autres villes,
les chapeliers en funt fabriquer les formes de chapeaux,
et ils le préfèrent à toutes les autres espèces
de bois, parce qu’il a la propriété de rie pas se
fendre, de manière à augmenter de volume. Dans
les États méridionaux , on s’en sert aussi, dans
les moulins à riz; on en fait le cylindre denté, dont
le mouvement de rotation fait hausser et baisser les
pilons , q u i, tombant dans les auges où l’on a mis le
riz, le broyent et le dépouillent de son enveloppe.
Les dents chassées avec force dans les trous pratiqués
à cet effet, dans le corps du cylindre, y sont
retenues fortement pa» la rétraction, en différens
sens, des fibres ligneuses, dueù cette disposition
particulière , dont j’ai parlé. C’est aussi à cause de
cette propriété qui le rend si difficile à fendre, qu’à
bord des vaisseaux, on choisit ce bois pour en faire le
Cap, pièce destinée à recevoir la partie inférieure
des mâts supérieurs.