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propre aux mêmes usages, et qu’ils en retiroientune
égale quantité de sucre.
Ces deux espèces d’Erables ont encore été confondues
par les botanistes qui ont décrit les productions
végétales de l’Amérique septentrionale.
Les bords de la rivière Connecticut, près de Windsor,
dans l’Etat de Yermont, sont le point le plus avancé
vers le Nord, où, pour la première fois, j’ai observé
l’Acer nigrum, mais il y est peu élevé et assez rare ,
d’où on peut inférer qu’il appartient à une latitude
plus méridionale de quelques degrés que l ’A cer sac-
charinum ; en effet, un peu plus au Sud, il constitue
déjà une grande partie des forets du Génessée , et il
couvre en grande partie ces inépuisables vallons à
travers lesquels circulent les grandes rivières de
1 Ouest , tels que celles de l’Ohio , de la grande
Muskingum , de la Sioto et de la Wabash. Dans ces
bas-fonds, l’Acer nigrum est un des arbres les plus
multipliés, et qui acquiert la plus haute élévation.
Les feuilles, larges de 4 à 5 pouces (_ 8 à 11 centim.)
en tous sens, présentent à-peu-près la même forme
que celles du véritable Erable à sucre : elles en différent
principalement, en ce qu’elles sont d’un vert
beaucoup plus foncé, d’une texture plus épaisse, et
que les sinus ou échancrures sont plus ouverts; elles
sont aussi légèrement velues en-dessous, ce qui s’observe
plus sensiblement sur les principales nervures.
Les fleurs, comme celles de l ’Acer saccharinum,