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Dans leurs deux-tiers supérieurs, elles sont élargies et
garnies: de dents peu nombreuses, mais assez fortes ,
tandis quelles en sont dépourvues à leur base, qui
est cunéiforme. C’est par cette disposition cunéiforme
qui se dessine dans le tiers inférieur de leur longueur
, ainsi que par le velouté très-sensible au toucher,
et beaucoup plus que dans aucune autre espèce
analogue , que l’on pourra différencier cette espèce
dans sa jeunesse.- Dans les arbres qui ont déjà acquis
une certaine force, la partie inférieure des feuilles
devient d’un blanc argentin, ce qui produit un contraste
remarquable avec la teinte de leur partie supérieure
, qui est d’un beau vert ; et c’est à-cause de cette
dissemblance que M. le; révérend docteur Malhem-
berg lui a donné le nom spécifique de Discolor, que
j’ai pensé ne pouvoir mieux faire que d’adopter.
Les glands du Quercus prinus discolor, d’une teinte
brune, de forme ovale etassezgros, sont contenus dans
une cupule , portée ordinairement sur des pédicules
d’environ i à 2 pouces (4 centimètres) de longueur.
La cupule est évasée et bordée de filamens courts et
déliés. Elle est veloutée intérieurement, et beaucoup
plus sensiblement que dans aucune aiitre espèce que
je commisse. Ses glands sont doux, mais rarement
abondans.
Le Quercus prinus discolor s’élève à plus de 70
pieds (43 mètres). Son tronc est revêtu d’une
écorce d’un gris blanc , et comme lamelle use. Lorsqu’il
est débité, on remarque que l’aubier est d’une
grande blancheur et le cceur d’une teinte brune
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assez foncée. Dans les arbres qui ont acquis plus
d’un pied ( 3ocentim.) de diamètre, le'grain du
bois est fin et assez serré, et ses pores sont pres^
qu’entièrement oblitérés : enfin on lui a.reconnu de
la .% ? e > beaucoup d’élastjcité et surtout la propriété
de se fendre aisément etde droitfil.De plus,
il m’a paru aussi assez pegant jet même plus que le
Chêue blanc. Ces propriétés sont .cause que , dans
les Etats de l’E s t, il est, après cette dernière espèce ;
le plus estimé pour ses bpnnes qualités, et, par
suite , adapté aux mêmes usages. Je ne puis donc
préciser autrement „son emplqi dans les arts ; car
quoique cet arbre se trouve dans.¡une grande éten-
due de pays, il n’a jamais été employé qu’accidentellement,
n étant nulle part assez multiplié pour
subvenir, à lui s ç u l, pendant quelques années de
^suile aux besoins locaux.
A 1 article du Quercus alla, j’ai dit que cet arbre
jvenoit en plein bois dans les terrains élevés et
inégaux, mais souvent aussi dans les lieux frais et
fort humides, que même il acquéroit, dans ces.
derniers sites , de plus grandes dimensions. Si donc
on vient à faire des essais comparatifs sur les qua-
lités des bois de ces deux espèces, dont l’une ne
croit, pour ainsi dire, qu’accidentellement dans
ces situations aquatiques, et l’autre y vient d’une
maniéré exclusive, et que de ces expériencejlil résulte,
comme je le prois, que le bois du Quercus
prinus discolor soit reconnu préférable , on devra
dès-lors le regarder comme une espèce fort utile
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