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février ; la meilleure méthode est de les mettre en
terre aussitôt que lés fruits tombent , ou au moins
dans les quinze premiers jours. Comme cet arbre
souffre difficilement la transplantation , on peut lé
semer à demeure, après avoir bien labouré le terrain.
Pour obtenir de beaux jets, et avoir des arbres
bien droits et bien filés, on doit semer épais, éclaircir
les jeunes plants-, à mesure qu’ils s’élèvent, et les
élaguer.
Si l'on veut semer le Hêtre pour former des pépinières,
une petite -pièce de terre suffira pour élever
un grand nombre de sujets. Cet arbre aime l’ombrage
dans sa jeunesse; il -exige un terrain propre et
net des- mauvaises herbes. Aussitôt que les jeunes
plants sont levés, et qu’on s’aperçoit qu’ils sont trop
. serrés., on ôte les plus forts, et on les transplante
ailleurs.‘Une planche de semence produit, au bout
de trois années, de très-beaux sujets qu’on pourra
employer à former des haies.
D e l ’extraction de l ’Huile de Faîne. *
Dans aucune des parties Méridionales des Etats-
Unis, bOlivier n’a encore été cultivé, et il me pa-
* Ge que je rapporte. ici sur l’extraction de l’huile de Faîne,
est en partie tiré d’une instruction, publiée en 179.3 , par ordre
du Comité de Salut public ; ainsi que d’urt Mémoire de M.
Carlier, Prévôt royal de VerbêMe , département de l’Oise, inséré
dans le Journal de pllÿsique, Février 1781.
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roît même fort douteux qu’il puisse jamais 1 etre
avec succès, pour fabriquer de 1 huile de son fruit,
comme article de commerce. Les seuls terrains qui
pourront être les plus propres à sa végétation, sont
les îles situées sur les bords de la mer; mais, dune
part, leur étendue est assez.limitée, et de l ’autre,
la culture de la belle qualité de coton qu’on y récolte
, y sera long-temps plus lucrative. Ces diverses
considérations m’ont engagé à indiquer ici la manière
, dont on extrait en Europe l ’huile de Faîne. La
fabrication de cette huile, qui est très-bonne et reconnue
la meilleure après celle d’olive, doit surtout
intéresser les habitans des Etats du Nord et de
l’Ouest, où j’ai dit que le Hêtre se trouvoit en corps
de forêts. En Allemagne et en France, on fabrique
beaucoup de cette huile. Dans une seule année/les
forêts d’Eu et de Crécy, département de la Somme,
ont donné plus d’un million de sacs de ces fruits.
En 1779b une portion de la Faîne recueillie dans la
forêt de Compiègne, peu éloignée de Verberie, département
de l’Oise , a fourni plus d’huile qu’il n’en
faudrait aux habitans du pays pour un demi-siècle.
C’est un avantage trop sensible pour que les habitans
de tous les pays,où croissent les différentes espèces
de Hêtre, ne cherchent pas à en profiter.
Les graines de Hêtre, de forme triangulaire, sont
couvertes d’abord d’une peau coriace, ensuite d’une
pellicule mince fort adhérente à l’ainande. Elles sont
toujours réunies deux à deux dans une coque légèrement
épineuse, laquelle s’ouvre en quatre parties
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