Brunswick et le district de Maine, dans les Etats-
Unis, les forêts ne ressemblent point à celles qui
sont plus au Midi, car la nature des essences qui les
composent est très-différente ; c’est ce qui les à fait
diviser en deux grandes classes , lesquelles sont
presqu’en égale proportion , et garnissent alternativement
la surface du sol. La première classe
comprend tous les arbres résineux,, tels que les pins
et les sapins. Elle occupe les lieux bas et là partie
la plus déclive des vallons; on désigne ces terreins
sous le nom de Black wood lands , terreins à essence
noire. Dans la deuxième, sont rangés tous les
arbrës à feuilles , comme l ’Erable à sucre , les
Hêtres blanc et rouge, Tes Bouleaux, les Frênes, etc.
Ces arbres croissent dans les terreins qui présentent
une surface plus égale , ou qui sont à pente douce.
On leur donne le nom de Hard woôd lands, terreins
à essence dure ; et parmi les arbres qui appartiennent
à cette seconde classe, l’Erable à sucre
est le plus abondant. On remarque encore qu’à partir
du 46e degré, ên se dirigeant vers le Nord , la
proportion des arbres qui composent cette seconde
classe, diminue progressivement, tandis que celle des
arbres résineux augmente en raison de cette diminution
; cette particularité est absolument l’inverse, au-
dessous de 43°; car al ors les arbres à feuilles, dont elle
est formée , commencent à leur tour à être moins
multipliés, et sont d’aütant plus mêlés avec les nombreuses
espèces de Chênes et de Noyers, qu’on avance
vers le Sud. Il n’en résulte pas moins que le véritable
Erable à sucre couvre une plus vaste étendue
de terreins, dans l’Amérique-Septentripnale q u ’aucune
autre espèce du même genre. Les situations
froides et humides, mais dont le sol est fertile et
montagneux , sont celles où cet arbre paroît se
plaire de préférence ; car indépendamment des contrées
que je viens d’indiquer, qui présentent généralement
cette nature de so l, on le yoit encore
par les mêmes raisons , sur toute la chaîne des monts
Ailéghanys jusqu’en Géorgie, où elle finit, ainsi
que sur les bords escarpés et très-ombragés des rivières
qui prennent feur source dans ces montagnes.
L ’Erable à sucre parvient quelquefois à 70 et 80
pieds ( 23 et 27 mètres ) de haut, gur une grosseur
proportionnée ; mais le plus coinninnément, il ne
s’élève qu’à 5o et 60 pieds, f 17 à 20 mètres), sur
un diamètre de 12 à 18 pouces, ( 3fi à 5o centim. ).
Les arbres bien venans ont une. belle apparence,
et sont, très-reconnoissables à leur écorce , qui est
d’une grande blancheur. Ses feuilles ont environ
5 pouces Ç 14 centimètres ) de largeur, mais leur
longueur varie selon que les individus auxquels elles
appartiennent sont ou plus jeunes , ou plus vigoureux
, ou qu’ils croissent dans un sol plus ou moins
humide. Ces feuilles opposées les unes aux autres
sur les branches , et attachées sur de longs pétioles ,
sont divisées en cinq lobes, entiers et aigus. Les deux
supérieurs présentent deux découpures plus profondes;
elles sontlisses, d’un vert clair en-dessus, et glau