QUERCUS COCC INEA ,
chair , qui est blançhe dans les glands du Quercus
coccínea, et jaunâtre dans ceux de l’autre espèce.
Le bois du Quercus coccínea est rougeâtre, d’une
texture très-grossière , et ses pores sont entièrement
vides. Comme il pourrit beaucoup plus vite que celui
du Chêne blanc, on s’en sert le moins que l’on peut
dans la bâtisse des maisons, ainsi que dans le charro-
nage, et on ne l’emploie qu’au défaut de ce dernier
ou par esprit d’économie. Il est également peu estimé
comme bois de chauffage. Son principal usage dans
les Etats du Nord et du milieu, consiste en merrain ,
dit de Chêne rouge ; et comme cet arbre est très-abondant
dans les Etats du milieu, il doit fournir une bonne
partie de celui de cette espèce que l’on consomme dans
le pays, ou que l’on exporte aux colonie|-des :Indes
occidentales.
L ’écorce du Quercus coccínea est très-épaisse ; on
l’emploie généralement pour le tannage des cuirs; mais
elle n’est, en aucune manière, préférable à celle de
plusieurs autres espèces de Chênes que je décrirai ci-
après , et dont l’écorce est aussi épaisse et aussi riche
en principe tannin.
Cet arbre vient très-bien en France; on en a un
exemple dans une plantation très-belle, formée d’arbres
de plus de 45 pieds ( i 5 mètres ) , qui fut faite à Rambouillet
en 1786, à la suite des envois que fit mon
père, peu après son arrivée dans les Etats-Unis. Il est
réellement fâcheux qu’un aussi beau et aussi grand
arbre, qui prospère sur notre sol, ne donne qu’un bois
d’une qualité assez médiocre. C’est pourquoi je ne
QUERCUS COCCINEÀ. I I 9
puis ni recommander son introduction dans les forêts
européennes, ni même engager les Américains à le
ménager de préférence à d’autres espèces plus utiles.
PLANCHE XXI I I .
Rameau représentant les feu ille s et les glands de grandeur naturelle.