partage promptement en plusieurs branches; elles
forment, avec celles qui leur ont donné naissance,
des angles plus ouverts que cela n’a communément
lieu dans les autres arbres ; et elles ont surtout cela
de remarquable, que de distances à autres, dans leur
longueur, elles sont comme coudées ou repliées sur
elles-mêmes; disposition particulière, quidonneà cet
arbre un aspect assez caractéristique , pour que dans
l’hiver, lorsqu’il est dégarni de son feuillage, on
puisse le reconnoitre au premier abord. Son tronc
est revêtu d’une écorce peu épaisse et d’un gris
blanc'; lorsqu’il est débité., son bois a une teinte
jaunâtre et qui ne tire point sur le rouge comme
celui du Chêne blanc; le grain en est plus serré et
plus fin , mais sa fibre est moins élastique. Ces propriétés
doivent être attribuées à la nature du sol où
il croit, lequel est moins fertile ,et moins humide,
ce qui lui donne aussi plus de force et de durée;
voilà pourquoi on l ’emploie de préférence pour faire
des pieux. On se sert de son bois, comme de celui
du chêne blanc, pour tous les.ouvrages de charro-
nage et on en fabrique du bon merrain.
Dansles constructions maritimes,on en fait principa-
lement les genoux, à cause de la disposition plus oblique
de ses branches. Il entre aussi dans la charpente
inférieure des navires; mais comme son tronc se
ramifie promptement, etqu’il n’a jamais un très-grand
diamètre, rarement on peut en tirer. des planches
pour bordages,ou d’autrespièces de fortes dimensions
et de grandes longueurs ; c’est ce qui fait que cet arbre
est généralement moins apprécié que le Chêne blanc
outre qu il n est- pas aussi abondant que lui dans les
pays où ces deux espèces, croissent simultanément,
à l’exception néanmoins du Maryland et de la partie
de la Virginie que j’ai désignée, où il l’est beaucoup
plus.
Dans les colonies des Indes occidentales, on fait
plus de cas du merrain qu on y importe de Baltimore
et de Norfolk; cette préférence est, à mon avis, due
en grande partie a ce qu’il est fabriqué avec le bois de
Quercus obtusiloba, dont le grain, comme je l’ai d it ,
est plus serré que celui du véritable Chêne blanc. ’
La disposition très-oblique de ses branches, qui
permet d en tirer p a r t ip o u r des usages importans
dans Içs constructions navales,; et l’avantage qu’il a
de croître dans des terreins Secs et maigres, sont des
motif|ass£z,puissans pour engager à le propager dans
lescforêts de l’Empire, quoique ne soit qu’un arbre
de la seconde grandeur. Il réussira surtout beaucoup
mieux dans les départemens de l’Ouest et du
Midi, que dans Ceux du Nord , où le froid peut restreindre
sa végétation. Il mérite aussi de fixer d’une
manière particulière l’attention des habitans des
Etats-Unis, qui devroient favoriser sa végétation et
sa reproduction aux dépens des autres espèces qui
croissent avec lu i, et qui lui sont inférieures en
qualité.
PLANCHE IV.
Rameau , représentantes fouilles et le: fruit de grandeur naturelle.
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