les landes,Pinesbarrens, qui occupent toute la partie
maritime des Etats méridionaux, cet arbre croît
principalement sur les bords des petits marais qui
les traversent, et dont le sol est toujours un peu plus
substantiel que celui qui produit les pins. C’est encore
cette espèce qui, avec le chêne à feuilles cendrées
et celui de Catesby, s’empare, dans cette partie
des Etats méridionaux, des terrains abandonnés
à cause de leur infertilité, et succède aux pins qui
les couvroient antérieurement. Dans ces situations
particulières, j’ai toujours observé que ces arbres
acqueroient de plus fortes dimensions que dans les
bois.
Le Quercus ferruginea s’élève quelquefois à 3o
pieds Ç 10 mètres ) , sur 8 à xo pouces ( 25 centim. )
de diamètre ; mais le plus souvent il ne parvient
ïju à la moitié de ces dimensions. Son tronc, rarement
droit, est couvert d’une écorce ( épiderme 1
profondément crevassée, très-dure, très-épaisse, et
presque noire ; le tissu cellulaire qu’elle couvre,
est de couleur de brique. Sa cime est fort élargie ,
disposition qui paroit lui être naturelle, même lorsqu’il
vient au milieu des bois. Ses feuilles, lors de
leur développement au printemps, sont jaunâtres et
pulvérulentes ; mais lorsqu’elles ont acquis toute leur
grandeur, elles sont d’un vert obscur, épaisses,
coriaces et ferrugineuses en-dessous : assez grandes et
fort élargies à leur sommet, elles ont la forme d’une
poire renversée. A l ’automne, elles prennent une
teinte rougeâtre, et tombent peu après les premières
gelées. '
La fructification de ce Chêne est très-peu abondante
, et il n’y a jamais que les plus vieux arbres
qui rapportent; encore, la quantité de glands qu’ils
donnent, se réduit - elle à quelques poignées. Les
glands sont assez gros et renfermés, jusqu’à la moitié,
dans des cupules très-écailleuses.
Le bois du Quercus ferruginea est pesant et assez
compacte, lorsqu’il provient d’arbres qui ont plus de
8 pouces (20 centim.) de diamètre; mais, avant qu’il
ait acquis cette grosseur, ses pores sont ouverts, et le
grain en est très-grossier. Il n’est d’aucun usage dans
les arts, parce qu’il est sujet à être attaqué dans le
coeur, et susceptible de pourrir très-promptement
lorsqu’il est exposé aux intempéries de l’air. Le seul
avantage qu’il offre à la société, c’est de fournir un
très-bon bois de chauffage, et, sous ce rapport, il
tient, à Philadelphie, le premier rang, après le noyer
hickerj-f car il se vend seulement un dollar ou 5 fr.
de moins par corde , tandis que les autres sortes de
bois valent 3o pourcent de moins.
D’après cette description, on voit que le Quercus
ferruginea ne présente aucune utilité réelle aux Européens:
le seul degré d’intérêt qu’il peut offrir, c’est
d attirer, par son feuillage assez singulier, l’attention
des amateurs de cultures étrangères.
PLANCHE XVI I I .
Rameau représentant les feu illes et les glands de grandeur
naturelle•