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découvertes où le sol est sec et graveleux; tandis que,
dans la Caroline Méridionale, la Géorgie et la Basse-
Lo uisiane, on ne le voit que dans les lieux ombragés,
le long des marais, où le terrain est frais et de bonne
quai ité ; aussi, sa végétation y est elle si vigoureuse^u’il
acquiert jusqu’à 4<> pieds ( i 3 mètres) de hauteur,
sur x2 à x 5 pouces (36 à 45 centimètres \ de diamètre.
Le Houx d’Amérique, par son poi’t pyramidal,
son feuillage toujours vert et brillant, a la plus grande
ressemblance avec l’espèce Européenne, Ilex aqui-
folium. Ses feuilles offrent seulement cette légère différence,
qu’elles sont moins contournées, moins, armées
de piquants, et que le vert n’en est pas aussi
foncé. Ses fleurs, également de couleur blanche,
sont petites et peu apparentes. Il leur, succède
des baies rouges , ordinairement très-nombreuses., et
qui restent long-temps attachées aux branches. Dans
les vieux arbres, le tronc est couvert d’une écorce
unie et d’un gris blanc, tandis qu’elle est verte et luisante
dans les jeunes branchesi
Le bois du Houx d’Amérique est très-semblable à
celui d’Europe Ilex aquifolium-, comme lu i , il est
pesant, compacte, et son aubier est d’une grande blancheur;
le coeur a aussi une teinte bi’une. Son grain,
qui est très-serré et très-fin, le rend susceptible de
prendre un très-beau poli. Son principal usage est de
servir aux ébénistes, pour faire les lignes blanches et
les écussons, dont ils décorent les meubles d’acajou.
Les lignes noires qu’on voit souvent sur les meu-|
bles, dans la même vue , sont aussi en Houx qui
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a ete teint dans la chaudière des chapeliers ; car ce
bois a la propriété de bien prendre la couleur noire.
Comme il se tourne très-bien, les toui'neurs en font
des vis légères et de petites boites qui servent aux
apothicaires a mettre des opiats. Lorsque le bois de
Houx est bien sec, il est très - dur et très - résistant
, et c’est le meilleur qu’on pourroit employer
poiir faire la noix des poulies, dont ôn se sert à
bord des vaisseaux; mais le Gayac qu’on se procure
facilement et à bas prix des Colonies occidentales,
est encore très-préférable pour cet usage.
La meilleur glu, dont on se sert en Europe, pour
prendre les oiseaux, se fait avec l'écorcë intérieure du
Houx. comme d n ÿ apas de doute que celle de l’espèce
américaine, ne puisse également y être propre, voici
le procédé qu’on suit pour la fabriquer : on prend la
deuxième ecorce, on la pile bien, pour en faire une
pâte que l’on met ensuite pourrir à la cave, dans un
pot qu’on y enterre, lorsque cette pâte a suffisamment
fermenté, on la lave et on en retire les filamens
ligneux; après quoi ôn la conserve dans un vase bien
clos, après y avoir ajouté un peu d’huile. Cette substance
est verte, très-molle, et très-gluante; elle se
condense par le froid et se ramollit à la chaleur.
On a tente souvent, avec succès, de faire des haies
en Houx, qui sont très-touffues, et qui de plus, ont
l’agrément de-conserver leur feuillage toujours vert
dans toutes-les saisons de l’année; mais on a trouvé en
Europe, que l’Epine et l’Acacia même, offraient plus
d avantage,surtouts’ilétoitnécessaire, commedansles
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