débité; le coeur est de couleur brune; le bois est dmy
compacte, et paraît doué d’un assez grand degré de
force et d’élasticité. Quelques personnes m’ont cependant
dit qu’il étoit sujet à s’éclater. A Balti more
les tourneurs en font de grosses.vis, et les ferblantiers
des maillets. À Philadelphie, on en fait des formes de
souliers qui sont aussi bonnes que celles-de Hêtre,
dont on les fabrique , ordinairement. Dans la Caroline,
les Nègres le préfèrent souvent à cause de sa
dureté, pour en faire des masses, dont ils se servent,
avec des coins de fer, pour fendre les arbres qu’ils
abattent. Plusieurs carrossiers de Charleston S. C.
m ont assuré que, quelquefois, ilsl’employoient pour
des brancards de cabriolets; qu’après le bois de Lance,
importé des Colonies, il étoit le meilleur, et bien
préférable au Frêne, et que, si on ne s’en servoitpas
plus fréquemment pour cet usage, c’est qu’on ne
pouvoit que difficilement se procurer des brins qui y
fussent propres. En effet, quoique cet arbre soit très-
commun dans les bois, on en rencontre rarement des
individus qui aient de fortes dimensions.
Tels sont les renseignemens que j’ai obtenus sur
les usages du bois du Diospyros. Les propriétés physiques
dont il jouit, ne paraissent pas encore bien
déterminées, et ne sont pas généralement avouées;
cependant , elles sont de nature à.fixer l’attention des
personnes qui se livreront, plus que je ne l’ai pu
faire, à l’étude pratique des bois des Etats-Unis.
Plusieurs fermiers de la Virginie m’ont dit avoir
remarqué que l’herbe étoit toujours plus haute et
plus épaisse sous les Diospyros que sous les autres
arbres : la raison qu’ils en donnent, c’est que ses
feuilles pourrissent promptementaprès leur chute, et
forment un bon engrais. Dans un ancien ouvrage périodique,
publie à Philadelphie, j’ai trouvé que le
gouvernement anglais offrit, pendant le cours des années
1762 *7®^? une prime de 20 livres sterlings
pour chaque quantité de gomme de Diospy-
ros, égalé à 5o livres pesant, qui serait ramassée
dans les colonies anglaises de l’Amérique. Cet arbre
exsude en effet de la gomme ; mais la quantité
en est si petite, que, sur plusieurs centaines de pieds
que j ai visité^, depuis que j’ai eu connoissance de ce
fait, je n’ai pas pu en recueillir plus de 2 gros, aux
endroits où l’écorce avoit été lacérée ; ce qui prouve
que probablement, on avoit eu en Angleterre de faux
renseignemens à ce sujet. Cette gomme est inodore,
insipide, et d’une couleur verdâtre.
Breckel, dans 1 Histoire de la Caroline du Nord,
rapporte que l’écorce intérieure [liber) du Plaquemi-
nier étoit employée avecsuccès, pour.guérir les fièvres
intermittentes. Cest un fait a vérifier; car je n’ai pas
eu occasion de m en assurer , ni même d’obtenir des
rem eignemens des personnes qui en aient fait usage.
Ce qui, cependant, pourrait donner quelque vraisemblance
à cette opinion, c’est que cette écorce est
dune grande amertume.
C’est avec raison que les habitants de la Virginie
et des Etats plus au Sud, n’ont pas abattu, et conservent
encore les Plaqueminiers qui se trouvent natu