à la châtaigne sauvage, et qui peut croître dans toutè
sa perfection, dans les hautes Carolines et dans une
trës-grande partie de la Virginie et des Etats de
l’Ouest.
Dans le Midi des Etats-Unis, le Chincapin croît
abondamment dans les terrains les plus secs elles
plus arides ; mais bien qu’il y fructifie , il ne s’y
élève qu’à 6 ou 8 pieds f a mètres ) , tandis que le
long des Swamps, où le sol est frais et fertile , il
parvient à tout son développement. Cette propriété
qu’il a de végéter presque partout, excepté dans les
lieux sujets à être submergés, fait qu’il est un des
végétaux arborescens les plus multipliés.
Le bois du Chincapin a le grain plus fin et plus
serré que celui du Châtaignier ordinaire. Il est plus
pesant, et il a peut-être encore plus que lui, la propriété
précieuse de résister long-temps à la pourriture
, ce qui le rend très-propre à faire des pieux
qui se conservent sains en terre pendant plus de
quarante ans. Mais on ne s’en sert jamais qu’accidentellement,
attendu que les gros brins nécessaires
pour cet usage, sont trop rares pour qu’on puisse s’en
procurer un grand nombre à la fois. Cependant, si
par la suite des temps, on persiste dans les Etats du
Midi à enclore les champs cultivés de la manière
qu’ils le sont dans les Etats du milieu , alors- le
Melia Azedarcli mériteroit bien plus que le Chincapin
d’être cultivé, pour fournir à ce genre de clôture,
parce qu’il croît six fois plus vite, même dans les terres
les plus maigres , ou qui ont été abandonnées pour
cause dinfertilité, et encore , parce que son bois est
aussi durable que celui de l’Acacia. On emploie bien
rarement les jets du Chincapin pour faire des cercles,
parce que dès qu’ils ont atteint la grosseur du
doigt, ils se chargent de branches qui les rendent
trop noueux pour cet usage. Cependant, si cet arbre
étoit planté en taillis, il offriroit peut-être sous ce
rapport, un résultat important; car, dans le Midi des
Etats-Unis, les Noyers hycterys et les jeunes Chênes
blancs sont proportionnellement plus rares, que dans
les forêts des Etats du Nord.
Tout ce que je viens de dire sur le Chincapin,
tend à prouver que ce végétal n’est que d’un
intérêt très-secondaire pour les habitans des Etats-
Unis , et par suite pour les Européens.'Je ne puis
donc en recommander la culture qu’aux amateurs,
qui veulent enrichir leur collection d’une espèce
de Châtaignier, curieuse par la beauté de son feuillage
et par la petitesse de ses fruits.
PLANCHE VII.
Rameau représentant les feuilles de grandeur naturelle. F i g. 1
fru it du Chincapin à l ’époque de sa maturité. Fig. 2, châtaigne
séparée de son enveloppe.
II. 22