partie, de grosses pierres, qu’un lit épais de mousse
dérobe à la vue : toutes ces contrées ressemblent
beaucoup à la Suède et à la partie orientale de la
Prusse, soit par l’aspect et la configuration du s o l,
soit par la rigueur des froids qu’on y éprouve, quoiqu’elles
soient situées dix degrés plus au Sud.
C’est sur le penchant des coteaux et dans le fond
des vallons, où le terrein est de bonne qualité, que
le Betula papyracea parvient à son plus grand développement,
qui est d’environ 70 pieds Cà3 mètres)
sur 3 pieds Ç 96 centim. ) de diamètre. Ses rameaux
sont menus, flexibles, et couverts d’une écorce luisante
et de couleur brune, marquée de petits points
blancs. Ses feuilles, de moyenne grandeur, de forme
ovale et d’un vert assez foncé , sont lisses, inégalement
dentées , et supportées sur des pétioles qui
n’ont que4 à 5,lignés [ îomillim.) de longueur. Les
chatons, longs d’environ 1 pouce I ( 4 centimètres),
sontpendans; les graines sont à maturité vers le i 5
juillet.
Le coeur ou le vrai bois de cet arbre , fraîchement
débité., est rougeâtre et entouré d’un aubier très-
blanc; le grain en est fin et lustréy «t-il a de la force;
mais il est peu employé , soit parce qu’il pourrit
promptement lorsqu’il est exposé long-tems aux alternatives
delà sécheresse et de l’humidité, soit parce
que toutes les contrées où il croît, recèlent plusieurs
autres espèces de bois qui sont très-préférables pour
i la menuiserie et le charronage , tels que ceux des
arbres résineux, des Erables, du Hêtre, et même
du Bouleau jaune. Cependant , dans le district de
Maine, on s’en sert souvent pour faire des tables,
que l’on peint en couleur d’acajou.
Immédiatement, au-dessous des bifurcations des
plus grosses branches de cette espèce de Bouleau , et
seulement dans une longueur de 1 à 2 pieds ( 32 à
64 c en tim .)on trouve des accidens magnifiques qui
offrent à l’oeil des gerbes ou des panaches; les morceaux
qui les représentent sont divisés en lames très-minces,
quel’on plaque sur l’acajou. Les ébénistes àBoston et
dans toutes les villes situées plusau Nord, s’enservent
souvent pour embellir les meubles qu’ils fabriquent.
Le Betula papyracea fournit un fort bon bois de
chauffage; et, comme te l, il est exporté du district
de Maine en assez grande quantité pour la consommation
de la ville de Boston.
Le bois de cet arbre est d’un usage assez borné
dans le Nord de rAmérique; cependant je ne doute
pas qu’il ne soit tout aussi bon que celui du Betula
alba, qui croît en Suède et en Norvège, où il remplace
très-avantageusement, à beaucoup d’égards, le
Chene, soit pour la menuiserie, soit pour le charronage;
et, je le répète,-si en Canada et dans le nord
des Etats-Unis , l’espèce dont il est ici question n’est
pas adaptée à des objets de pareille utilité| c’est parce
que les contrées où elle croît en offrent d’autres d’une
qualité-supérieure, et qui n’ont pas leurs analogues
dans les nord de l’Europe.
L ecorcc du Betula papyracea, comme celle du
Betula alba qui croit en Suède , est d’une blancheur