siderable et a un très-grand diamètre, car j ’ai vu des
individus, sur les bords de la rivière Savannah, qui
avoient 8, 10 et 12 pieds (3 mètres] de circonférence,
sur plus de 80 pieds mètres) de hauteur.
Les feuilles, longues de 6 à 8 pouces (20 centimèt. ) ,
assez étroites, et, dans leur forme générale, comme
lyrées, sont portées sur des pétioles très-courts. Elles
sont lisses, à sinus ouverts . et profonds. Chaque
lo b e , et surtout les’ deux supérieurs, sont comme
tronques à leur sommet; configuration qui se
retrouve, jusqu’à un certain p o in t, dans les feuilles
du Quercus obtusiloba, et qui lui a fait donner ,
par .les habitans, le nom de Swamp post oak,
Chêne à poteaux des marais.
Le feuillage du Quercus lyrata est bien fourni,
dun vert clair et agréable; sa belle végétation se
ressent de l’èxtrême profondeur du sol sur lequel il
croît, ainsi que de l’humidité constante dont il est
abreuvé. Les glands des autres espèces de Chênes ont
le plus généralement la forme d’un ovale alongé ;
ceux du Quercus lyrata en ont une tout opposée Y
ils sont plus larges, arrondis, et comme déprimés à
leurs sommets. Ils ont quelquefois 12 à t8 lignes
^45 cent.) de diamètre, sur 6 à 10 lignes (20 cent.)
seulement de hauteur, Ils présentent encore un
caractère fort remarquable, c’est d’être complètement,
renfermés dans la cupule, qui est comme hérissée de
pointes courtes et rudes, et qui, quoique peu épaisse,
ajoute encore à la grosseur totale du fruit.
Le tronc du Quercus. lyrata est revêtu d’une écorce
assez blanche. Son bois est plus compacte que ne
sembleroit devoir l’être celui d’un arbre, qui vient
dans des lieux, aussi humides. Ses, pores sont, par
suite, moins ouverts et moins nombreux. Ils se trouvent
seulement dans les intermédiaires des couches
concentriques , et sont disposés plus régulièrement
que dans les autres arbres. Son bois, quoique inférieur
en qualité à celui du Quercus alba et du Quercus
obtusiloba, est néanmoins assez estimé. C’est de tous
les Chênes, qui croissent dans les lieux aquatiques,
celui qui est le meilleur, et il a de plus l ’avantage
de parvenir à de très-grandes dimensions. Ce
motif est assez puissant pour qu’on essaye de le propager,
au moins partiellement, dans les forêts d’Europe
; et ce qui doit donner une presque certitude
de sa réussite , c’est que lés glands que j’ai envoyés
en France, il y a plusieurs années, ont donné naissance
à des individus q u i, quoique plantés dans des
terreins ordinaires et non humides, ont très-bien
poussé , et n’ont pas souffert des froids qu’on
éprouve dans les environs de Paris.
P LANCHE Y.
Rameau y représentant les feuilles et le fruit de grandeur naturelle.