sont au nombre de vingt-six, et partagées en deux
sections : la première contient les espèces à fructification
annuelle, et se compose de dix espèces; la
seconde comprend celles à fructification bisannuelle,
et en renferme seize. Des observations multipliées
m’ont conduit à connoitre que le bois des espèces
de la première section est très-supérieur en qualité
au bois de celles de la seconde, le seul Chêne vert
excepté. La raison de cette différence est que, dans
la première, le tissu du bois est plus serré, et que
ses pores sont toujours plus ou moins remplis, tandis
qu’au contraire ils sont entièrement vides dans les
arbres de la deuxième section , dont le bois est
par conséquent sujet à se détériorer beaucoup plus
promptement.
Je ferai remarquer, avant de terminer cette courte
Introduction, que L in n ée , dans la troisième édition
de son Species plantarum , publiée en 1774? n’&
décrit que i 4 espèces de Chêne, dont cinq seulement
sont indiquées comme originaires du Nouveau
Monde, et que, depuis cette époque, les recherches
des voyageurs naturalistes ont tellement ajouté à cette
nomenclature, surtout pour les espèces américaines,
que le nombre de ces dernières, qui sont décrites
dans la nouvelle édition du Species plantarum, publiée
en i 8o5 par C.-L. Willdenow, s’élève actuellement
à 44- Seize de ces espèces ont été reconnues,
par MM. Humbolt et Bonpland , dans le vieux
Mexique ; et vingt-six, par mon père et par moi ,
dans les Etats-Unis et quelques contrées adjacentes.
J’ajouterai qu’il est très-probable que cette longue
série d’espèces américaines sera encore augmentée
par celles que l’on découvrira dans l’ouest de la Louisiane
et dans las provincias internas de la nouvelle
Espagne, situées entre les Etats-Unis et le vieux
Mexique, pays immenses qui embrassent 3oo ou 4oo
lieues d’étendue ( r5oo kilomètres), et qui n’ont
jusqu’ici été explorés par aucun naturaliste.
Mais qu’on oublie pour un moment ces nouvelles
richesses qu’attend la nombreuse famille des Chênes,
et, ne s’occupant que des espèces découvertes jusqu’à
ce jour, tant dans l’ancien que dans le nouveau
Monde , que l’on compare leur nombre dans chaque
continent, et l’étendue des pays où elles existent,
on aura le résultat suivant :
En Amérique, 44espèces, qui se trouvent toutes
dans l’hémisphère boréal, entre les 48e et 20e degrés.
Dans l’ancien continent, 3o espèces, qui sont
réparties dans les hémisphères austral et septentrional
, à partir du 60e degré de latitude boréale.
Cet apperçu assez curieux , et que je crois généralement
vrai, ne m’a pas paru déplacé ici. De pareils
rapprochemens pourroient peut-être contribuer,
plus qu’on ne le croit communément, au progrès de
la botanique et de l’agriculture, et méritent une
attention particulière de la part des voyageurs naturalistes.
Depuis long-temps je forme le voeu f et ce
voeu sera sans doute partagé par toutes les personnes
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