tion de l’Aubier au coeur est considérable, si ce
n’est dans les très-vieux arbres, alors celui-ci est
entremêlé de veines roses et bleuâtres ; quelques
ébénistes des Etats de l’Ouest en font de petites frises
dont ds entourent les meubles qu’ils fabriquent en
Cerisier de Virginie. Le bois de cet arbre a le grain
très-fin et très-serré , et se fend , dit-on , très-difficilement
; cependant comme il est susceptible de
s’altérer très promptement quand il est exposé aux
injures de l’air, on n’en fait aucun usage dans les
pays où il est le plus commun. C’est par erreur qu’on
a avance que dans les Etats-Unis on fabriquoit du
sucre avec sa sève.
L Acer negundo a été, il y a plus de cinquante
ans, introduit en France par l’amiral LaGallis-
sonnière , et depuis cette époque, il s’est 'répandu
successivement en Allemagne et en Angleterre, où
il est fort recherché pour embellir les parcs et les
jardins d’agrémens, soit à cause de la rapidité de
sa végétation, soit surtout à cause de la beauté de
son feuillage qui est d’un vert clair et qui tranche
agréablement avec celui des arbres à côté desquels
il se trouve place. Ses jeunes branches, qui sont aussi
d’une belle couleur verte, contribuent encore au
choix qu’on en fait; elles servent aussi à le faire re-
connoitre dans le cours de l’hiver lorsque tous les
arbres ont perdu leur feuillages.
Quant aux avantages que le bois de Y Acer negundo
peut offrir aux arts, je crois que dans ces dernières
années on les a un peu trop exagérées, nous possédons
çnEurope, et les Américains ont-chez eux beaucoup
d’espèces d’arbres qui lui sont très-préférables
pour la force, et qui fournissent des pièces de
plus fortes dimensions. .11 paroît néanmoins assez
certain que Y Acer negundo, converti en cépée et
coupé tous les trois ou quatre ans, peut donner de
grands produits par ses seuls rejetons qui sont nombreux
: ils. poussent dans les premières années
avec une force étonnante, et s’élèvent à une hauteur
remarquable. La réussite en sera d’autant plus
assurée, que ces plantations seront faites dans. un
sol profond , constamment frais et humide : car
bien que Y Acer negundo, paroisse prospérer pendant
l'es premières années, dans un terrein sec et médiocre,
il finit par y dépérir sensiblement ; c’est ce dont je
me suis convaincu chez plusieurs grands propriétaires
des environs de Paris qui , d’après quelques écrits
l’ëcemment publiés sur cet arbre, avoient fait quelques
tentatives pour tirer un meilleur parti de cer-
taines'pièces de terres maigres et sèches, en y plantant
des Acer negundo.
• PLANCHE XVI I I .
Rameau représentant les feu ille s et les graines de grandeur
naturelle.