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Ies roues, pour les jantes et les rayons, mais seulement
pour ces dernières pièces, dans .celles de
carrosses et de cabriolets. Dans les campagnes des
Etats du Nord, du milieu et de l’Ouest, on en fait
aussi les moyeux; mais, comme ils sont très-sujets à
se fendre, il m’a semblé qu’il n’étoitpas très-propre
pour cet objet. Les fabricans de chaises, dites de
Windsor, l’emploient partout, excepté dans le district
de Maine, pour en faire la pièce circulaire destinée
à en former le dos. Le bois des jeunes Chênes
Blancs est fort élastique, et susceptible de se diviser
en lames très-minces et très-petites. On en fabrique
,tous les paniers communs, destinés à mettre le maïs
et a apporter les légumes au marché ; le tour des tamis
et même le fond de ceux à grillage de bois; les
manches de fouets des voituriers, qui sont tressés
et.couverts en cuir. On s’en sert aussi à Boston pour
les anses des seaux; et dans le district de Maine,
pour les manches de coignées.
Dans beaucoup d’endroits des Etats du m ilieu, on
emploie, autant qu’on le peut, le bois de cet arbre
pour les pieux destinés à soutenir les clôtures des
champs cultivés ; mais de l’autre côté vde Laurel-Hill
( Pensylvanie ) , elles en sont entièrement formées,
tant il est abondant dans cette partie des Etats-Unis.’
Dans le tannage despeaux, l’écorce de Chêne blanc
est reconnue par beaucoup de tanneurs comme préférable
pour la préparation des cnirs de selles et
autres de cette nature ; mais elle est fort rarement
employée, parce que, comme on ne se sert dans ce
pays que des écorces prises sur le tronc des grands
arbres et sur leurs premières branches, on a remarqué
que'la partie cellulaire où réside le principe
tanin est, dans le Chêne blanc, beaucoup moins
épaisse que dans le Chêne rouge, qui est d’ailleurs
beaucoup plus commun.
On m’a assuré que l ecorce de cet arbre donnoit
une coulëur purpurine : quoique je ne l’aie pas vu
employer pour cet usage , je pense que la chose est
vraie, car elle m’a été répétée par des personnes qui
habitoient à plusieurs centaines de milles les unes
des autres. Cependant il paroît que cette couleur
n’est pas assez intense , ou n’est pas très-solide, car
bien certainement le commerce s’en seroit emparé,
comme il a fait du Quercitron, produit par le Quercus
tinctoria. A cette occasion, je me permettrai de
relever une erreur qui a été commise dans l’art. Ier. de
la loi sur les Douanes, du i er. nivôse. ainsi conçu :
« L ’écorce de Chêne blanc moulue, connue sous le
'« nom de Quercitron, paiera, à l’entrée du territoire
« de l’Empire-, etc.*» Ce n’est pas le Chêne blanc qui
donne le Quercitron, c’est le Chêne noir, Blackoak
Quercus tinctoria. On se tremperoit donc étrangement;
si on demandoit, pour avoir cette substance,
de 1: écorce de l’arbre dont je donne la description.
Il n’existe qu’une seule autre espèce de Chêne dans
les Etats-Unis, qui puisse également la donner; mais
elle n’est pas susceptible d’en fournir au commerce,
par les raisons que je ferai connoitre lorsque j’en
donnerai la description.