ce lent & trifte exercice qui dure quelquefois plufieurs'
jours, ils font obligés de fupporter la faim, & peut-être
fur touf autre de ce pays, fes feuilles.fort petites & déliées, & pour ce que
coutumièrement elle eft en cet arbre, ils l’ont appelée Haut. Singul. de la
France ant. par Thevet, page i o 0. — L’animal PareJJe ne vit que de
feuilles d’arbres , dont les plus hautes branches lui fervent de retraite, il
îui faut deux jours pour y monter.......... Les encouragemens, les menaces
& les coups même n’ont pas la force de le faire aller plus vite.
JHiftoire des Indes, par Adajfé, page y 1 . Nota. Herrera dit la même
choie , & dans les mêmes termes ,p age 2 5 2 . — Le Sloth ou Parejfeux
n’eft pas tout-à-fait fi gros que l’ours mangeur de fourmis (Tamanoir ) ,
ni fi hérifîe... . . II fe nourrit de feuilles........... Ces animaux font beaucoup
de mal aux arbres qu’ils attaquent, & ils font fi lents à le remuer
qu’après avoir mangé toutes les feuilles d’un arbre ils emploient cinq ou
fix jours à defcendre de celui-là & à monter fur un autre, quelque proche
qu’il foit , & ils n’ont que la peau & les os avant d’arriver à ce fécond
gîte, quoiqu’ils fuffent gras & dodus à leur defcente du premier.
Ils n’abandonnent jamais un arbre qu’il ne l’aient tout mis en pièces,
& qu’ils ne l’aient aulfi dépouillé qu’il pourroit l’être au coeur de
l’hiver. Voyage de Dampier, tome I I I , page y 0 y . — II monte fur les
arbres, mais il eft fi long-temps à y monter qu’on a tout le loifir de l’y
prendre : quand on l’a pris il ne fe défend point & ne fonge point
à prendre la fuite ; fi on lui préfente une longue perche, il le met
aulfi tôt en pofture d’y monter ce qu’il fait fi lentement que cela eft
ennuyeux ; quand il eft au bout il s’y tient fins le mettre en peine
d’en delcendre. Voyage de Cayenne par Binet, page 3 4 1 . — Les unaus
ont quatre jambes, & fi ils ne s’en fervent point, fi ce n’eft pour
grimper, & quand ils lont fur un arbre , ils ne s’en retirent aucunement
jufqu’à ce qu’ils aient mangé toutes les feuilles, lors il defeend
& fe inet à manger de la terre tant qu’il remonte à un autre arbre
pour y manger les feuilles comme au précédent. — Nous plaçâmes
éet animal fur la plus baffe voile de mifene , il fut près de deux
heures à monter fur la hune, où un finge auroit grimpé en moins
d e fou ffrir le plus preffant b e fo in ; arrivés fur leur a r b r e ,
ils n ’en d e fc e n d e n t plus , ils s ’a c c r o c h e n t aux b ra n ch e s ,
ils le d ép o u illen t par p a r t ie s , m ang ent fu c c e ff iv em e n t
le s feu ille s d e ch aq u e ram e a u , pa ffent ainfi plufieurs
fem aine s fans p o u v o ir délaye r par aucu ne b o if fo n c e t te
nourriture a r id e ; & lo r fq u ’ ils on t ruiné leu r f o n d , &
que l ’arbre e ft en tiè r em en t nu , ils y re lien t e n c o r e
retenus par l ’ im p o ffib ilité d ’ en d e fc e n d r e ; enfin quand
le b e fo in fe fait d e nou veau f e n t i r , q u ’ il p r e ffe & q u ’ d
d e v ien t plus v i f que la crainte du d ang e r d e la m o r t , ne
p o u v an t d e f c e n d r e , ils fe la iflent tom b e r & tom b e n t
trè s - lo u rd em en t c om m e un b l o c , une maffe fans r e l f o r t ,
c a r leurs jambes ro id e s & p a re fleu fe s n ’ o n t pas le temp s
d e s’ é tend re p o u r rom p re le c o u p .
A t e r r e , ils fo n t liv ré s à tous leurs en nem is : c om m e
leur ch a ir n ’ e ft pas ab fo lum en t m au v a ife , le s h om m e s
& le s animaux d e p r o ie le s c h e r c h e n t & les tu e n t , il
paroît q u ’ ils multip lient p e u , o u du m o in s , que s ils
p ro d u ifen t f r é q u em m e n t , c e n ’ eft q u ’ en p e tit n om b r e ,
ca r ils n’ o n t que d eu x m amelles : to u t c o n c o u r t d o n c
à le s d é tru ir e , & il e ft b ien d iffic ile que 1 e fp e c e fe
m aintienne ; il eft vrai que q u o iq u ’ ils fo ie n t le n t s ,
g au ch e s & p r ë fq u ’ inhabiles au m o u v em e n t , ils fo n t d u r s ,
fo r ts de c o rp s & v iv a c e s ; qu ils p e u v e n t fu pp orte r
lo n g - temp s la p r iva tion * d e to u te nourriture ; que
d’une demi-minute, vous auriez dit qu’il alloit par reffort comme une
pendule. Voyage de Woodts Rogers, tome I , page y g -j•
* Il me fut feit préfent d’un haut en vie , lequel je gardai bien