ne peut faire aucun ufage ; à l’égard de la notice, comme
elle contient une efpèce de defcrrption, nous avons
cru devoir la copier ici. « Dans un voyage que l ’on
» fit en 1762 » à deux cents lieues dans les terres au nord
» du cap de Bonne - efpérance, on trouva le Camelo-
» pardalis, dont le deffein eft ci-joint ; il a le corps
« reffemblant à un boeuf, & la tête & le cou reffemblent
» au cheval. Tous ceux qu’on arencontré font blancsavec
» des taches brunes. Il a deux cornes d’un pied de long
» fur la tête, & a les pattes fendues. Les deux qu’on a
» tués, 6c dont la peau a été envoyée en Europe, ont été
» mefurés, comme il fuit : la longueur de la tête un pied
« huit pouces ; la hauteur depuis, l’extrémité du pied de
» devant jufqu’au garrot, dix pieds ; 6c depuis le garrot
„ jufqu’au-deffus de la tête , fept pieds , en tout dix-fept
„ pieds de hauteur; la longueur depuis le garrot jufqu’aux
» reins eft de cinq pieds fix pouices; celle depuis les
« reins jufqu’à la queue, d’un pied fix pouces; ain ft b
» longueur du corps entier eft de fept pieds ; la hauteur
« depuis les pieds, de derrière jufqu’aitx reins eft de huit
» pieds cinq pouces. 11 ne parait pas que cet animal puiffe
» être de quelque fervi.ce „ vu. la difproportion. de fa
» hauteur 6c de. fa longueur : il fe nourrit de feuilles des
« plus hauts arbres ; & quand il vêtit boire ou prendre
quelque chofe à terre, il faut qu’il fe mette à genou. »
En recherchant dans les Voyageurs ce qu’ils ont
di.t de la giraffe, je lésai trouvésaflèr d’accord- exitr’eux;.
ils conviennent tous qu’elle peut atteindre avec h tête
à feize ou dix - fept pieds a de hauteur étant dans là
fituation naturelle, c ’eft-à-dire pofée fur fes quatre pieds ;
6c que les jambes du devant font une fois plus hautes
que celles de derrière , en forte que quand elle eft alfife
fur là croupe, il femhle qu’elle foit entièrement debout
i>-. ils conviennent aufti qu’à caufe de cette dilpro-
portion elle ne peut pas courir vite ; qu’elle eft d’un
naturel très-doux, 6c que par cette qualité auflî-hien
» Prolpcr Alpin eft le lèulqui lëmble donner une autre ide'e de
ia grandeur de cet animai en le comparant à un petit cheval. Ânrns
1 3 8 1 , Alexandrins vidimus camelopardalem quem Arabes -Qirnap &
nofiri giraffam appellant ; hæc equum parvum elegantijjlmumque reprefentdrc
vidctur, pag. 238 . Il y a toute apparence que cette giraffe, vue par
Profper Alpin, étoit fort jeune & n’avoit pas encore acquis à beaucoup
près tout fon accroiflèment : il en eft de même de celle dont
Haffelquift a décrit la peau, & qu’il compare pour la grandeur à un
petit chameau.
k La giraffe a les pieds de devant de moitié plus hauts que ceux de
derrière, puis portant le corps grêle, droit & long ; cela la rend fort
haute élevée ; elle a ia tête prelque lèmblable à celle du cerf, finon
que lès petites cornes moufles n’ont que demi-pied de long; lès
oreilles font grandes comme celles d’une vache ,. & n’a point de dents
au-deflus de ia mâchelière ; lès crins font ronds & déliés, lès jambes
grêles & fembiabies à celles d’un cerf & les pieds à ceux d’un taureau ;
elle a le corps fort grêle, & la couleur de fon poil reflèmble à celui
d’un loup-cervier ; du relie là manière de faire eft fort lèmblable à
celle du chameau. Voyage de Villamont. Lyon, 1620, page 688 .
_J’ai vu deux giraflès au château du Caire , elles ont le cou plus
grand que le chameau, deux cornes de demi-pied fur la tête, une
petite au front ; les deux jambes de devant grandes & hautes, & les
deux de derrière courtes. Cofmographie du Levant, par Thevet. Lyon,
15 54» PaS e * 42 ‘