Les dents incifives de la mâchoire inférieure qui font au
nombre de fix, & les cinq doigts des pieds de derrière refïèm-
blant mieux à ceux d’une main qu a ceux d’un pied, font donc
un caractère propre & particulier aux makis ; quoique ce caractère
foit compofe, il efl moins compliqué & d’un ufàge beaucoup plus
facile que ceux qui ont été employés dans les meilleures méthodes
de nomenclature pour diftinguer les makis des autres quadrupèdes.
Par la méthode de M. Brillon *, les makis font diftingués de
plufieurs autres animaux ; i.° parce qu’ils ne manquent pas de
dents? 2.° qu’ils ont des dents incifives; 3.0 que les deux mâchoires
ont des incifives ; 4 .” qu’ils ont des ongles & non pas des
fàbots ; 5 ° qu’ils ont quatre dents incifives en deffos & fix en
deflous, & 6 ° parce que les doigts font féparés les uns des autres.
Quoique le pécari & le babirouflà reffemblent aux makis par le
nombre des dents incifives , le quatrième caraélère empêche de
Jes confondre avec les autres, parce que le pécari & le babirouflà
ont des (àbots & non pas des ongles comme les makis. J’avoue
que la différence des ongles aux (àbots, réunie avec le nombre des
incifives, ferait aufîi fûre que la forme du pied de derrière pour
faire le caraélère diflinélif des makis; mais il me femble que la
forme du pied de derrière devrait être préférée, parce que les
animaux qui ont les pieds de derrière conformés comme ceux des
makis, font moins nombreux que les animaux qui ont des (àbots au
lieu d’ongles. L ’auteur de la méthode a donné le fixième caraélère
pour diftinguer les makis des chauve-fouris, qui ont, comme les
piakis, quatre incifives en deffos & fix en deffous, mais dont les
doigts des pieds de devant font réunis par une membrane. Il y a
une exception à faire par rapport au nombre des incifives ; la chauve-
fouris, que nous avons nommée le fe r - à - cheval, n’a point du
* Le règne animal diyifé en fix claffes,
tout de dents incifives à la mâchoire fupérieure, & elle n’en a
que quatre à l’inférieure: on ne doit pas objeéter à M. Brifîbn ce
défaut de fa méthode, parce que la chauve-fouris, dont il efl ici
quefhon, n’avoit pas encore été obfërvée , lorfqu’il a fait .cet
ouvrage, quoiqu’elle foit commune dans ce pays-ci.
Je voudrais auffi trouver une raifon pour défendre M.
Linnæus au fujet d’une erreur qui me paraît être dans fa divifîon
méthodique des quadrupèdes a, relativement au nombre des
dents du fanglier, des cochons, du pécari & du babirouflà, qui ont
des rapports avec les makis par le nombre des dents incifives
M. Linnæus donne huit dents incifives inférieures aux cochons
& au fanglier ; cependant j’ai obfervé des animaux de cette
efpece en affez grand nombre pour croire que ces dents font
conflamment au nombre de fix. J’ai vu un pécari & deux têtes
de babirouflà qui n’avoient auffi que fix dents incifives en deffous
comme les makis. M. Linnæus leur en donne huit; peut-être n ’a-t-il
pas eu l’occafion d’obferver par lui-même les dents du pécari &
du babiroufîâ.eomme celles des cochons & du fanglier: s’il avoit vu
une tête de babirouflà, il n’auroit pas dit que les dents canines
du deffos percent l’os du front fo car elles ne percent que l ’os
de la mâchoire fupérieure, au moins par leur racine; il efl vrai
qu’elles fe recourbent en haut, & qu’elles peuvent approcher du
front par leur extrémité, mais il n’efl pas vraifembiable que M.
Linnæus ait voulu dire quelles percent l’os du front par leur
extrémité : ce fait aurait bien mérité d’être énoncé plus clairement.
... ( uuuiruujjoej jupenores I I , perte
recurvati ut duo cornua. Syft. Nat. ediu x,pag, j 0,