LE LORIS*.
L E Loris (p i x x x ) efl un petit animal qui fe trouve
à Ceylan , & qui efl; très-remarquable par l’élégance de
là figure &Ia Angularité de fà conformation : il efl peut-
être de tous les animaux celui qui a le corps le plus
long relativement à fa grofleur ; il a neuf vertèbres
lombaires, au lieu que tous les autres animaux n’en
ont que cinq, fix ou fept, & c ’eft de-là que dépend
l ’alongement de fon corps, qui paroît d’autant plus
long qu’il n’eft pas terminé par une queue; fans ce
* lo r is . Loeris, nom que les HoUandois ont donne' à cet animal,
& que nous avons adopté.
Elegantijjîmum animal mufei D , Charleton, Tancred Robinfon apud
Raium, Syn. quad. pag. i 6 1 .
Simia parva ex cinereo fufca, najo produéliore, brachiis, manibus,
pédibufque Ion gis f tenuibus, Belgis een Loeris. E x India orientait.
Mufeuin Petropolit. pag. y y y .
Animalculum cynocephalum, Ceylonicum, Tardigradum difîum, fimii
fpecies. Seba, vol. 1, tab. y y >fg ‘ 1 & -2. Nota. L’Editeur du Cabinet
de Seba nous paroît avoir fait ici un double emploi , car cet
animal efl: le même que celui qu’il indique fous la dénomination de
Cercopithecus Ceylonicus feu tardigradus, tab. 47, fig. 1. M. Briflon,
d’après Seba, a Lait le même double emploi fous J es dénominations
de Singe de Ceylan, Reg. anim. pag. 1 y 0, & Singe cynocéphale de
Ceylan, page 1 9 1.
Tardigradus. Lemur ecaudatus. Aduf. ad Fr. 1 , pag. y. Simia
ecaudata unguibus indicis fubulaüs. Syfi. nat. 5 , n.° 2. Linn. Syft.
nat. edit. X , pag. 2 y»
défaut de queue & cet excès de vertèbres, on pourroit
le comprendre dans la lifle des makis, car il leur ref-
femble par les mains & les pieds qui font à peu près
conformés de même, & auffi par la qualité du poil,
par le nombre des dents, & par le mufeau pointu;
mais indépendamment de la Angularité que nous venons
d’indiquer, & qui l’éloigne beaucoup des makis, il a
encore d’autres attributs particuliers. Sa tête efl tout-h-
fait ronde, & fon mufeau efl prefque perpendiculaire
fur cette fphère; fes yeux font exceflivement gros ôc
très-voifins l’un de l ’autre ; fes oreilles larges & arrondies
font garnies en dedans de trois oreillons en forme
de petite conque; mais ce qui efl encore plus remarquable,
& peut-être unique, c ’eft que la femelle urine
par le clitoris, qui efl percé comme la verge du mâle,
& que ces deux parties fe reffemblënt parfaitement,
même pour la grandeur & la grofleura.
M. Linnæus a donné une courte defcription de cet
animalb, qui nous a paru très-conforme à la nature; il
‘ Voyez ci-après la defcription du Loris.
1 Statura fciuri, fubfmuginea, lineâ dorfali fiibfufcâ; gulâ albidiore
l'mea longiludinalis oculis interjeâa. Faciès teâa, auricula urceolata, intus
hifoliata, pedum palma plantaquè nuda , ungues rotundati, indicum
plantarum vero Jubulati. Cauda fere nulla, mamma 2 in peâore ; 2 in
ab domine verjus peâus. Animal tardigradum, auditu excellons, monoga-
mum. Linn. Syfi. nat. edit, x , pag. 30. Nota. Cet animal n’ayant
point du tom de queue, il faut retrancher de cette defcription le mot
de fere. II ne paroît pas non plus par les proportions du corps &
des membres, qu'il foit lent à marcher ou à fauter, & je crois que
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