eft encore plus petit, & il n’y a que le phoque décrit
par M. Parions, dont la grandeur convienne à ceux de
Denis *. M. Parions ne dit pas de quelle mer venoit
ce grand phoque; mais foit qu’il vînt de la mer fepten-
trionale de l’Europe ou de celle de l’Amérique, il fe
pourrait qu’il fût le même que le loup marin de Denis,
& le même encore que le lion marin d’Anfon ; car if
eft de la même grandeur, puifque n’étant pas encore
adulte ni même à beaucoup près, il avoit fept pieds
de longueur : d’ailleurs la différence la plus apparente ,
après celle de la grandeur, qu’il y ait entre le lion
marin & le veau marin, c’eft que dans l’efpëce du lion
marin lé mâle a une grande crête à la mâchoire fupé-
rieure, mais la femelle n’a pas cette crête. M. Parfons
n’a pas vu le mâle, & n’a décrit que là femelle, qui
n’avoit en effet point de crête, Sc qui reffemble en
tout à la femelle du lion marin d’Anfon. Ajoutez à
toutes ces convenances un rapport encore plus précis,
c ’eft que M. Parfons dit que fon grand phoque avoit
les eftomacs Si les inteftins comme une vache, Si en
même temps l’Auteur du voyage d’Anfon dit que le
lion marin* ne fe nourrit que d’herbes pendant tout
l ’été; il eft donc très - probable que-ces deux animaux
* On peut encore ajouter au témoignage de Denis, Celui du Père
Chrétien Leclercq, «il'y, a ('dit cet auteur pries loups marins fur les
as côtes de l’Amérique (èptentrionale, dont quelques-uns font aufîî grands
» & auffi gros que des chevaux & des boeufs. Ces loups marins s’appellent
Ouafpous. » Relation de la G a jpejîi, page- a.ÿ t .
font conformés de même, ou plutôt que ce font les
mêmes animaux très-différens des autres phoques, qui
n’ont qu’un eftomac, Sc qui fe nourriflènt de poiflbn.
Woodes Rogers avoit parlé, avant l’auteur du voyage
d ’Anfon, de ces lions marins des terres Magellaniques,
Si il les décrit un peu différemment. « Le lion marin
( dit - il ) eft une créature fort étrange, d’une groffeur «
prodigieufe ; on en a vu de vingt pieds de long ou au- «
delà, qui ne pouvoient guère moins pefer que quatre «
milliers, pour moi j’en vis plufieUrs de feize pieds qui «
pefoient peut-être deux milliers; je m’étonne qu’avec «
tout cela on puiffe tirer tant d’huile du lard de ces «
animaux. La forme de leur corps approche affez de«
celle des veaux marins , mais ils ont la peau plus «
épaiffe que celle d’un boeuf; le poil court Sc rude, la «
tête beaucoup plus greffe à proportion, la gueule fort «
grande , les yeux d’une grofleur monftrueufè , Sc le «
mufeau qui reffemble à celui d’un lion, avec de terri- «
blés mouftaches, dont le poil eft fi rude, qu’il pourrait «
fervir à faire des curedents. Vers la fin du mois de «
Juin, ces animaux vont fur l’île ( de Juan Fernandès ) «
pour y faire leurs petits, qu’ils dépofent à une portée «
de Sftffiï du bord de la mer; ils s’y arrêtent jufqu’à la «
fin de feptembre fans bouger de la place Sc fans prendre «
aucune nourriture, du moins on ne les voit pas man- «
ger,; j’en obfervai moi-même quelques-uns qui furent «
huit jours entiers dans leur g îte , Sc qui ne l’auroient «
pas abandonné fi nous ne les avions effrayés.. . . Nous «