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% font tellement fur leurs gardes qu’ils fe tiennent tous
» allez près de l’eau pour pouvoir s’y précipiter pfomp-
» tement. J’en ai fait moi-même l’expérience fur le grand
I banc de fable de Rif derrière leW orland, où je reneontrai
» une troupe de trente ou quarante de ces animaux ; les uns
» étaient tout au bord dé l’eau, les autres n’en étoient que
„ peu éloignés ; nous nous arrêtâmes quelques heures avant
» de mettre pied à terre ,dans l’efpérance qu’ils s'engage-
% ,rôient uu peu plus avant dans la plaine, & comptant nous
% en approcher ; mais comme cela ne nous réufiit pas, les
» morfes s’étant toujours tenus fur leurs gardes, nous abor-
% dames avec deux chaloupes en les dépaffàint à droite ôc
* à gauche; ils furent pre'fqtte totfs dans l ’eau au moment
» où nous arrivions à terre ; de forte que notre challe fe
s> réduifit à en blellèr quelques-uns qui fe jetèrent dans la
>> mer de même que ceux qui n’avoient pas été touches, 8c
» nous n’eûmes qire eeux qftfe nous tirâmes de nouveau
i, dans l’eau........Anciennement & avant d’avoir ete perfés>
entés, les motfes s’avauçoient fort avant dans les terres ,
„ ée forte que dans les hantes marées ils étoient affez loin
„ de î’eau, ôc que dans le temps de la baffe mer;, k diftmce
•j> étant encore beaucoup plus grande, on les abordoit
» -arfément......On marchoit de front vers ces animaux
j) pour leur couper la retraite du côté de là mer ; ils
„ voyoient tous ces préparatifs fans aucune crainte, 8c
i, foirvent chaque chaffeur en ttroit un avant qu’M pût
“s> regagner l’eau. On faifoituuebamère de leurs cadavres
» A on laiffoiï quelques gens à l’affût pour affommer ceux
d e s P h o q u e s , des M o r s e s , f c . 567
qui relloient. On en tuoit quelquefois trois ou quatre «
cents......... On voit par la prodigieufe quantité d’ofe «
femens de ces animaux dont la terre eft jonçhée, qu’ils «
ont été autrefois très - nombreux........Quand ifs font «
Méfies ils deviennent furieux) frappant de côté 8c d’autre «
avec leurs dents ; ils brifent lès armes ou les font tomber «
des mains de ceux qui les attaquent, & à la fin enragés «
■ de colère, ils mettent leur tête entre leurs pattes ou «
nageoires & fe laiflent ainfi rouler dans l'eau.
Quand ils font en grand nombre , ils deviennent fi «
audacieux que pour fe fecauri-r les uns les autres jj$ „
entourent les chaloupes , cherchant à les percer avec «
leurs dents ou à les renverfer en frappant contre le „
bord......... au relie,, cet éléphant de mer avant de«
connoitre les hommes, ne craignoit aucun ennemi, «
parce qu’M avoit fu dompter les ours .cruels qui fe
tiennent dans Je Groenland, qu’ on peut mettre au „
nombre des voleurs dé mer. >.
En ajoutant à ces obfervations de M. Z orge!rager
celles qui fe trouvent dans le recueil des voyages du
Nord & les autres qui font éparfes dans différentes
* Le chgy.al warin ,(,Marfe;) rcflemblc aflez au veau madn { PbaqueL
fi ce n’eft qu’iJ^û he»uco,qp p k s grosjpwifqn’il eft de.bjgmflèur.dty*
beeufj.iès pattes fonticwwe celles du .veau nearin, .& ceftes du devant '
auftlddçn que .celles du .derdèce » lOnt cinq doigts ou griffes, niais les
«ngles en fout .plus countsil a aufti la tête plus groflê,, plus ronde
& plus ,,dure que le veau jnaniu. .§a peau a bien un pouce diépaiflèur,
fitiv-tour autour -du sou; les nus Faut .«ouverte Æuo poil .de couleur
de fcuris, les autres ont «ès-peu de p o i l f t s fipnj «r.dwairewent pleins