» amphibies ont l’air affreux, ne fuient point à l’afpeét de
» l ’homme, & mordent avec affez de force pour couper
» le -fût d’une pertuifâne, & que quoique boiteux des
» jambes de derrière, ils ne laiffent pas de marcher affez
» vite pour qu’un homme qui court ait de la peine à les
joindre a. « Le Guat « dit avoir vu près du cap de
« Bonne-efpérance une vache »marine de couleur rouffâtre ;
» elle avoit le corps rond & épais,, -l’oeil gros, les dents
» ou défenfes longues, le muffle un peu retrouffé, & il
» ajoute qu’un Matelot lui affura que cet animal dont il ne
» pouvoit voir que le devant du corps, parce qu’il étoit
dans l’eau, avoit des ,pieds b. » Cette vache marine de
le Guat, l’ours marin de Spilberg & le. lion marin de
Biervillas me paroiffent être tous trois le même animal
que le dugon, dont la tête nous a été envoyée de l’île
de France, & qui par conféquent fe trouve dans les
mers méridionales depuis le. cap de Bonne-efpéranee
•jufqu’aux îles Philippines';: au relie, nous ne pouvons
pas
* Premier voyage de Spilbert, tome I I , page g. y 7 ..... Voyages de
Mandelflo, tome I I , page y y 1 .
h Voyage de Le Guat, tome I , page y <!,
c Je pouvois de ma maifon, qui étoit fituée fur un rocher dans I'iFc
.de Lethy, voir Je« tortues à quelques toifes de profondeur dans l’eau ;
je vis un jour deux gros dugungs ou vaches marines, qui vinrent près
du rocher & de ma mailbn ; je fis promptement avertir 113on Pêcheur,
à qui je montrai ces deux animaux, qui le promenoient & mangeoient
.d’une moufle verte qui croît lur le rivage ; il courut auffi-tôt chercher
Jès camarades qui prirent deux bateaux & allèrent Sut le rivage, &
pendant
pas alfurer que cet animal qui relfemble un peu au
morfe par la tête & les défenfes , ait comme lui quatre
pieds, nous ne le préfumons que par analogie, & par
l ’indication des Voyageurs que nous avons cités; mai»
ni l’analogie n’efl affez grande, ni les témoignages des
Voyageurs afTez précis pour décider, & nous fufpen-
drons notre jugement à cet égard, jufqu’à ce que nous
foyons mieux informés.
L E L A M A N T I N *
Dans le règne animal, c’efl ici que finilfent les
peuples de la terre, & que commencent les peuplades
pendant ce temps le mâle vint pour chercher là femelle, & ne voulant
.pas s'éloigner fe faifla tuer- suffi. Chacun de ces poiflbns prodigieux avoit
.plus de fix aunes de long, le mâle étoit un peupfus gros que la femelle;
leurs, tetes reffembloientia celle c! un boeuf, ils avoîcnt deuxgrojjès dents 4’un empan de long- & 4Un pouce d’épaifeur, qui déhordoient la mâchoire
comme aux fangliers : des. dents étoient auffi blanches que le plus bel
ivoire ; la femelle avait-deux mamelles comme une femme ; les parties
de la génération du mâle reffemblqient à celles de l’homme; les »in,
leftins- reflemblëieot.à. ceux d’un veau, & la chair èn avoit le ^Out.
Voyage de Ghrijlophe Barchemt^, :page y S i . Extrait traduit par M.-le
marquis de Mùritmirall. Rota. Toute cette defeription convient »affiez
au manati, àTexceptionrdes dents; le manati n’a ni défenfes,ni dents
incifives, & C eft fur cela feul que jiài. préfumé que ce duguog n’étoit
point le manati, mais, l’animaT dont -nous ayons les,têtes., & quenous
avons faitrrepréfenters (planche.l v i ) .
* Lamantin.' On à-prétendu que" ce nom vênoit de ce que cet animal
fàifoit des cris lamentables s c’efl: une'fitble. Cemot efl une corruption
du nom de cet animal dans ' la1 langue des Gàlibis, habitans de la Guiane
Tome X III. B b b