canarius, Sc thos par lupus cervarlus, loup canier, loup
cervier; cette interprétation indique affez qu’ils regar-
doient le panther & le thos comme des efpèces de
loups ; mais j’ai fait voir à l’article du lynx que le lupus
cervams des Latins n’eft point le thos des Grecs : ce
lupus cervarius eft le même que le chaus de Pline, le
même que notre lynx ou loup cervier, dont aucun
caraAère ne convient au thos. Homere, en peignant
la vaillance d’A ja x , qui feul fe précipite fur une foule
de T royens, au milieu defquels Ulyffe blelfé fe trouvoit
engagé, fait la comparaifon d’un lion qui fondant tout
à - coup fur des thos attroupés autour d’un cerf aux
abois, les difperfe & les chalfe comme de vils animaux.
L e feholiafte d’Homère interprète le mouhos par celui
de panther, qu’il dit être une efpèce de loup foible &
timide ; ainfi le thos de le panther ont été .pris pour le
même animal par quelques anciens Grecsr mais Ariftote
paroît les diftingùer, fans leur donner néanmoins des
caradères ou des attributs differens. « Les thos, dit-il,
ont toutes les parties internes femblables a celles du
jOUp .............. ils s’accouplent b' comme les chiens,
& produifent deux, trois ou quatre petits, qui naiffent
les yeux fermés : le thos a lé corps & la queue plus
longues que le chien, avec moins de hauteur , &
quoiqu’ il ait les jambes plus courtes , il ne laifle pas
d’avoir autant de vîteffe, parce qu’étant fouple & agile,
* Ariftote, H iß . anim. lib. I I , cap, X V I I .
1 Idem, lib. V I , cap. XXX]r.
il peut fauter plus loin...........Le lion & le thos font «
ennemis3, parce que vivant tous deux de chair, ils font «
forcés de prendre leur nourriture fur le même fonds, «
& par conféquent de fe la difputer.......... Les thos b «
aiment l’homme, ne l’attaquent point & ne le craignent «
pas beaucoup; ils fe battent contre les chiens & avec «
le lion, ce qui fait que dans le même lieu on ne trouve «
guère des lions & des thos. Les meilleurs thos font «
ceux qui font les plus petits; il y en a de deux efpèces, «
quelques-uns même en font trois. » Voilà tout ce
qu’Ariftote a dit au fujet des thos, & il en dit infiniment
moins fur le panther; on ne trouve qu’un feul
paffage dans le même chapitre trente-cinq du fixième
livre de fon Hiftoire des animaux. « Le panther, dit-
il, produit quatre petits, ils ont levyeux fermés comme «
les petits loups lors de leur naiffance. « En' comparant
ces pafïàges avec celui d’Homère & avec ceux des
autres auteurs Grecs, il me paroît prefque certain que
le thos d’Ariftote eft le grand chacal , & que le panther
eft le petit chacal ou l’adive; on voit qu’il admet
deux efpèces de thos, qu’il ne parle du panther qu’une
feule fois, & pour ainfi dire à l’occafion du thos, il
eft donc très-probable que ce panther eft le thos de
la petite efpèce ; & cette probabilité femble. devenir
une certitude par le témoignage d’Oppien c, qui met
“Ariftote, H ijl. anim. lib, I X , cap. I .
b Idem, lib. I X , cap. x l i v .
‘ Oppian. de Venatione, lib . 11.