LES PHOQUES, les MORSES
et les LAMANTINS.
jA l s s e m b l o n s pour un inffanttous les animaux quadrupèdes,
fàifons-en un groupe, ou plutôt formons-en
une troupe dont les intervalles 6c les rangs reprefen-
tent à peu près la proximité ou l’éloignement qui fe
trouve entre chaque efpèce ; plaçons aù centre les
genres les plus nombreux, 6c fur les flancs, liir les
ailes ceux qui le font le moins; refferrons-Ies tous dans
le plus petit efpace, afin de les mieux voir; 6c nous
trouverons qu’il n’efl; pas poflible d’arrondir cette enceinte:
Que quoique tous les animaux quadrupèdes
tiennent entr’eux de plus près qu’ils ne tiennent aux
autres êtres, il s’en trouve néanmoins en grand nombre
qui font des pointes au dehors, 6c femblent s’élancer
pour atteindre à d’autres clafles de la Nature ; les finges
tendent à s’approcher de l ’homme 6c s’en approchent
en effet de très-près; les chauve-fouris font les finges
des oifeaux qu’elles imitent par leur vol ; les porc-épics,
les hériflons parles tuyaux dont ils font couverts,femblent
nous indiquer que les plumes pourroient appartenir
à d’autres qu’aux oifeaux ; les tatous par leur teff
écailleux s’approchent de la tortue 6c des cruffacées;
les caftors par les écailles de leur queue reflemblent
aux poiflons; les fourmiliers par leur efpèce de bec ou
de trompe fans dents 6c par leur longue langue, nous
rappellent encore les oifeaux; enfin les Phoques, les
Morfes 6c les Lamantins font un petit corps à part qui
forme (a pointe la plus huilante pour arriver aux
cétacées.
Ces mots phoque, morfe 6c lamantin , font plutôt
des dénominations génériques que des noms fpéci-
fiques, nous comprenons fous celle de phoque i.° le
phoca des Anciens qui vraifemblablement eft celui que
nous avons fait repréfenter (pl. L in ) ; 2.0 le phoque
commun que nous appelons veau marin (pl. XLV) ;
3.0 le grand phoque,dont M. Parfons a donné la def-
cription 6c la figure dans les Tranfàélions philofophiques,
n.° q(fj) ; 4.0 le très-grand phoque que l’on appelle lion
marin, 6c dont l’auteur du voyage d’Anfon a donné la
defcription 6c les figures.
Par le nom de morfe, nous entendons les animaux
que l’on connoît vulgairement fous celui de vaches
marines ou bêtes à la grande dent, dont nous connoiffons
deux efpèces, l’une (p l.L iv ) qui ne fe trouve que dans
les mers du nord, 6c l’autre qui n’habite au contraire
que les mers du midi, à laquelle nous avons donné
le nom de Dugon, dont nous avons fait graver la tête
( p l . l v 1 ) ; enfin fous celui de lamantin, nous comprenons
les animaux ( pl. L V ll) qu’on appelle Manati,
boeufs marins à S.‘ Domingue, à Cayenne 6C dans les
autres parties de l’Amérique méridionale, auffi-bien
que le lamantin du Sénégal 6c des autres côtes de
T t i;