plufieurs enfemble, ils accompagnent de cris lugubres
cette exhumation, & lorfqu ils font une fois accoutumés
aux cadavres humains, ils ne celfent de courir
les cimetières, de fuivre les armées, de s’attacher aux
caravanes ; ce font les corbeaux des quadrupèdes, la
chair la plus infede ne les dégoûte pas; leur appétit eft
fi confiant, fi véhément, que le cuir le plus fee eft
encore favoureux, & que toute peau , toute graifle ,<
toute ordure animale leur eft également bonne.
L ’hyæne a ce même goût poiir la chair pourrie ; elle'
déterre aufli les cadavres , & c ’eft fur le rapport de
cette habitude que l’on a fouvent confondu ces deux
animaux, quoique très-différens l’un de l’autre. L ’hyæne
eft une bête folitaire| fiientieufe, très-fauvage, & qui,,
quoique plus forte Sc plus puiffante que le chacal
n’eft pas aufti incommode, & fe contente de devorer
les morts, fans troubler les vivans , au lieu que tous
les.Voyageurs fe plaignent des cris, des vols & desexcès
du chacal \ qui réunit l’impudence du chien àpierres
& des e'pines qui blefîânt ees animaux,, les. empêchent de.
fouiller plus, avant. Le nom adive veut dire loup a i fongue arabe ; fa.
figure,fon.poil & fa voraoité font bien analogues à ce nom;. mais fa
grandeur, û familiarité. & fa- It'up.idité en donnent une idée différente.!
Voyage du P . F r. Vincent- M a rie, chap, x i l P , article, traduit par
M . le Marquis de MontmiraiL
* Jackalls are in f i great plenty-about the gardens, that they p a jf in
numbers like a pack o f hounds in fu l cry every evening, giving not only,
dijluthance by their n oifi, but making free with the poultry and other-
provifions, i f very good care is not taken to keep them out-of their reach,
îa bafleïïe du loup, & qui participant de la nature des
deux femble n’être qu’un odieux compofé de toute-s
les mauvaifes qualités de l’un & de l’autre.
Th e Nat. H ifl. ofalepo by A lex. Rujfel. London, i y y 6. — II y a beaucoup
de chacals autour du mont Caucalê ; cet animal ne reffemble
pas mal au renard. II déterre les morts, & dévore les animaux & les
charognes. On enterre les morts en Orient fins bière & dans leur
fuaire. J’y ai vu en plufieurs endroits rouler de grolîês pierres (ur les
folles, uniquement à caufe de ces bêtes pour les empêcher de les
ouvrir & de dévorer les cadavres. La Mingrelie eft couverte de ces
chacals ; ils affiégenr quelquefois les mations, & font des hurlemens
épouvantables, le pis eft qu’ils font de grands dégâts dans les trot* ;
peaux & les haras. Voyage de Chardin, page y 6 .