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mais comme il ne peut échapper par la fuite, les hommes
en viennent aifément à bout.
La chair du glouton3, comme celle de tous les
animaux voraces, eft très-mauvaife à manger, on né le
cherche que pour en avoir la peau, qui fait une très-
bonne b & magnifique fourrure, on ne met au-defliis
que celles de la zibelline & du renard hôir, & l’on
prétend que quand elle eft bien choifië ,'bien préparée,
elle a plus de luftre qu’aucune autre, & que fur un
fond d’un beau noir, la lumière fe réfléchit & brille
par parties comme fur une étoffe damaffée .
* Caro hujus ànimalis omnino imitilis éjl ad humanam efcatn, fed p ellis
multum commoda ac pretiofa. Candet enim fufcàta nigredine infar parmi
damafceni diverfis omata figuris atque pulchrior in afpeâu redditur qua
artificum diligentia & inditfria cùlontm conformitate in quorumquc vefiunt
genere fuerit coadunata. Olaï Mag. H ifi. de Gent. fep t. pag. ] 3 9 •
» On dit que le glouton eft un animai particulier au pays du
nord . . . Il eft de couleur noirâtre ; les poils comme le renard, pour
fâ longueur SclepaifFeur, mais plus fins & plus doux , ce qui fait que les
peaux en font très-reclierchées-& fort chères, même en Suède. Article
extrait & traduit. Appollon. Megabeni, Hifioria Gulonis, Yiennæ-
Auftriæ, 1 6 8 i .
* Les goulus font allez communs eii Làpporife . . . . . La' peau en
eft extrêmement noire, dont fe poil renvoie une certaine blancheur
luiiânte comme les latins & damas à fleurs. Quelques-uns la comparent
à la peau des martes zibellines, fi ce n'eft que celles-ci ont le
poil plus doux & délicat. Cette bête ne demeure pas feulement fur
la terre , mais encore fous l’eau comme les loutres . . . . mais le goulu eft
beaucoup plus grand & plus vorace que la loutre . . . . Il ne pourvut
pas feulement les bêtes lâuvages, mais- encore les domeftiques,
& même les poillons. H ifoire de la Lapponie, par Scheffer, page 3 r 4.
LES MOUFFETTES.
N o u s donnons le nom générique de Moufette à
trois ou quatre efpèces d’animaux, qui renferment &
répandent lorfqu’ils font inquiétés, une odeur fi forte
& fi mauvaife qu’elle fuffbque comme la vapeur fou-
terraine qu’on appelle moufette. Ces animaux fe trouvent
dans toute l’étendue de l’Amérique3 méridionale
& tempérée; ils ont été défignés indiftinclement par
les Voyageurs fous les noms de puants, bêtes puantes,
enfans du diableb, irc . & non-feulement on les a con-
] Dans les terres voifines du détroit de Magellan, nous vîmes un
autre animal à qui nous donnâmes fe nom de Grondeur ou de Souffleur,
parce qu’il ne voit pas-plutôt quelqu’un qu’il gronde, foufïïe & gratte
la terre avec lès pieds de devant, quoiqu’il n’ait pour toute défenfe
que fon derrière qu’il tourne d’abord vers celui qui l’approche &
d’où il fait fortir dès excrémens d’une odeur la plus cfè'teftabfe qu’il y
ait au monde. Voyage du cap Wood; Suite des voyages de Dampier
tome V , page i g i . — II y a au Pérou beaucoup de petits renards
parmi lelquels il faut remarquer ceux qui rendent une odeur infup-
portable ; ils entrent les nuits dans les villes, & quelque fermées que-
•foient les fenêtres, on les font de plus de, cent pas; heureufemerit
que 1e nombre en eft petit, car ils empuantiraient 1e monde: entier.
H iß . des Incas, tome I J , page 2 6 g .
*> Une forte de fouine qu’on, a nommée Enfant du diable ou Bête-
puante, parce que fon urine qu’elle lâche quand elle eft- poarltuvie,
empefte l’air.à un demi-quart de lieue à la-ronde , eft d ailleurs un fort
joli animal; elle eft de la grandeur d’un petit chat, mais plus,große;
d’un poil lui font tirant iur le gris, avec deux lignes blanches qui lui.