138 Histoire Naturelle, ire.
mêlé de gris, & celui de l’extrémité de la queue efl
prefque noir. Les jambes font courtes, celles de derrière
font feulement plus longues que celles de devant.
Les pieds de derrière ont cinq doigts & cinq ongles
noirs & un peu courbés, ceux de devant n’en ont
que quatre: lorfqu’on irrite ces animaux, ou feulement
qu’on veut les prendre, ils mordent violemment, &
font un cri aigu comme la marmotte ; quand on leur
donne à manger ils fe tiennent alfis, & portent à leur
gueule avec les pieds de devant : ils fe recherchent au
printemps Sc produifent en été ; les portées ordinaires
font de cinq ou fix ; ils fe font des terriers où ils palfent
l ’hiver, & où la femelle met bas & alaite fes petits:
quoiqu’ils aient beaucoup de relfemblance & d’habitudes
communes avec la marmotte, il paroît néanmoins qu’ils
font d’une efpèce réellement différente ; car dans les
mêmes lieux, en Sibérie, il fe trouve de vraies marn
mottes de l’efpèce de celles de Pologne ou des Alpes,
& que les Sibériens appellent Surok *, & l’on n’a pas
remarqué que ces deux efpèces fe mêlent ni qu’il y
ait entr’elles aucune race intermédiaire.
* Voyage de Gmelin, tome 11, page 4 4 4 .— Les Tartares, dit
Rubruquis, ont force marmottes ou lirons, qu’ils appellent Sogur, qui
s’aflèmblent vingt & trente enfemble dans une grande foffe l ’hiver, où
ils dorment fix mois durant ; iis prennent forcé de ces bêtes-là. Voyages
en Tartane, page 2 j . Nota. Il paroît que ce Sogur de Rubruquis doit
etre le meme animai que le Jevrafchka de Gmelin, puilque l ’autre marmotte
s appelle Surokj ou bien l’Auteur a pris Surok pour Sogur.
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D E S C R I P T I O N
D U B O B A K.
L E Bobak (pl. x v m ) eft à peu près de même grandeur
que la Marmotte, & il reflèmblé prefqu’entièrement à cet animal
par la forme du corps, car il a le mulèau court & g ro s, la tête
alongée & un peu arquée à l’endroit du front, les oreilles courtes
& rondes, le cou court & gros, & le corps étoffé ; la queue
m’a paru refîèmblante à celle de la marmotte par ce qui en reftoit
dans le bobak qui a fêrvi de fujet pour cette defeription ; il étoit
deffeché & bourré, la queue avoit été en partie coupée. Cet
animai avoit cinq doigts à chaque pied, au moins l’ongle du
pouce des pieds de devant étoit fort apparent au dehors, & lès
phalanges le trouvoient fous la peau réunies avec le métacarpe :
au contraire les marmottes n’ont point de pouce aux pieds de
devant, non - foülement on n’y voit point d’ongle au dehors,
mais il ne le trouve point de phalange au dedans, comme il a
été dit à l’article de la marmotte, tome V I I I de cet ouvrage ;
j’ai feulement aperçu depuis la publication de ce volume, dans
une marmotte plus âgée que celle qui m’avoit fervi de fujet pour
la defeription des os de cet animal, deux offelets dans le carpe de
plus que les fix dont j’ai fait mention volume V I I I , page 240 :
l’un de ces offelets étoit très-petit & à peine offifîé, il ma paru
correfpondre à celui de la première phalange du bobak ; mais,
quoi qu’il en fo it , cet animal a de plus que la marmotte la
fécondé phalange du pouce des pieds de devant, & 1 ongle bien
formé au dehors.
L e duvet du bobak étoit de couleur brune ; les poils, plus
S ij