22$ H i s t o i r e N a t u r e l l e , i/ c .
encore par ces membranes ou crêtes qu’elles ont fur
la face ; ces parties excédantes, qui ne fe préfentent
d’abord que comme des difformités fuperflues, font
lés caraétères réels & les nuances vifibles de l’ambiguité
de la Nature entre ces quadrupèdes volans &
les ôifeaux ; car la plupart de ceux - ci ont auflt des
membranes & des crêtes autour du bec & de la tête,
qui paroiffent tout auiïi fuperflues que celles des
chauve-fourjs.
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d e s c r i p t i o N
D E L A C H A U V E - S O U R I S
F e r - d e - l a n c e .
C e t animal ( p l x x X iu ) eft une efpèce de Chauve-fouris,
qui a beaucoup de rapport avec celle que nous avons nommée
le f e r - à - cheval * , à caufe de la forme fmgulière du nez,
qui n eft pas moins remarquable par fi figure extraordinaire dans
la chauve - fouris dont il s’agit ici; il reflèmbie à un fer de lance
qui a deux branches a fi baie ' on pourroif auffi comparer la
figure étrange de ce nez- à celle d’un treffie qui n’auroit point
de pédicule, & dont le lobe du milieu ferait plus grand que
les deux autres & aurait la forme d’un fer de lance; mais ces
trois lobes ne font pas réellement leparés; la membrane n’eft
pas fendue comme elle le paraît, elle eft feulement pliée, &
elle forme une petite gouttière à l’origine de laquelle fe trouve
l’ouverture de chacune des narines : la partie de la membrane
qui eft au-deffous de celle qui reftèmble à un fer de lance, eft
fiiliante au-deffus de la lèvre & fur les côtés du mu/èau, où il fe
trouve une éminence qui eft formée par la peau, & qui fèmbJè
fervir de bafe pour appuyer les petits lobes du treffie. Le mufeau
eft large, il y a fur le devant de la lèvre inférieure une figure
triangulaire marquée par une peau, grenue; les oreilles font,
grandes & ont fur le côté externe, une longue échancrure qui-
commence auprès de la pointe; il y a un petit oreillon pointu,
l a membrane des ailes s’étend de neuf lignes plus loin que Ta.
* Voyez le Volume V III de cet Ouvrage, page r j i , planche x x ,
F fiiji,