& la figure de Hernandès, on pourrait neanmoins douter
encore que ce fût le même animal, parce que Seba ne
Élit aucune mention de fon odeur déteflable , & qu’il eft
difficile d’imaginer comment il a pu garder dans fon
jardin, pendant tout un été, une bêteauffi puante, de ne
pas parler en la décrivant, de l’incommodité qu’elle a
dû caufer à ceux qui l’approchoient ; on pourroit donc
croire que cet animai, donné par Seba fous le nom
A’yfquiepatl, n’eft pas le véritable, ou bien que la figure
donnée par Hernandès a été appliquée à l’yfquiepatl,.
tandis qu’elle appartenoit peut-être à un autre animal,;
mais ce doute, qui d’abord paroît fondé, ne fubfifiera
plus quand on faura que cet animal ne rend cette odeur
empeftée que quand il eft irrité ou preffé, & que piufieurs
perfonnes en Amérique en ont élevés & apprivoifés*.
D e ces. quatre efpèces de mouffettes , que nous venons
d’indiquer fous les noms de coafe,conepate,diinchs
* Maître l'incommode propriété de ces animaux, les Anglais, les
François, les Sue'dois & les Sauvages de l’Amérique leptentrionale
en apprivoifent quelquefois; on dit qu’alors ils fuivent comme les
animaux domefliques,. & qu’ils ne lâchent leur urine que quand on les,
preffe ou qu’011 les bat : lorfque les Sauvages en tuent quelques-uns
ils leur coupent la veffie, afin que la chair qu’ils trouvent bonne a
manger ne prenne pas l’odeur de l’urine; j’ai fouvent rencontré des
Angiois & dès François qui m’ont dit en avoir mangé & lavoir trouvée-
d’un très-bon goût,.qui approchoit félon eux de celui d’un cochon
de lait ; les- Européens ne font aucun cas de fa peau à caufe de ion
épaiflèur & de la longueur de ion poil, mais les Sauvages fe fervent,
de ces-peaux pour faire des bouriès, &c. Voyage de Kalm, page 417,
article traduit par Al, le marqtùs de Montmirail.
& zonlle, les deux dernières appartiennent aux climats les
plus chauds de l ’Amérique méridionale, & pourraient
bien niêtre que deux variétés & non pas deux efpèces
différentes. Les deux premiers font du climat tempéré
de la nouvelle Efpagne, de la Louifiane , des Illinois,
de la Caroline, &c. & me paroiffent être deux efpèces
diflinéles & différentes des deux autres, fur-tout le
coafe qui a le caraétère particulier de ne porter que
quatre ongles aux pieds de devant, tandis que tous les
autres en ont cinq ; mais au refie ces animaux ont
tous à peu près la même figure, le meme inflinél, la
même mauvaife odeur, & ne diffèrent, pour ainfi dire,
que par les couleurs & la longueur du poil. Le coafe
efl , comme on vient de’ le v o ir , d’une couleur brune
affez uniforme, & n’a pas la queue touffue comme les-
autres. Le conepate * a fur un fond de poil noir cinq,
* Les Angiois appellent Polecat, une efpèce d’animal que l’on
trouve communément, non-feulement en Penfilvanie, mais dans d’autres
pays plus au nord & au fud en Amérique ; ou l'appelle vulgairement
Scunckl&sm la nouvelle Yorck; les Suédois qui font dansée pays -
le nomment F isha ttc,. .. . . . . Cet animal feflèmble beaucoup à-la
marte, il eft à peu près de la même grolTeur, & ordinairement d’une
couleur noire, il a cependant fur le dos une ligne blanche longitudinale,
& une de chaque côté de la même couleur & de la ifême.
longueur ; on en voit, mais rarement qui font prefque tous blancs........
Cet animal fut fes petits également dans des creux d’arbres & des.
terriers, il ne refte pas feulement fur terre, mais il monte fur les arbres
31 eft ennemi’ des. oifeaux, il brile leurs oeufs & mange leürs petits-
& quand il peut entrer dans un poulailler , il y fut un g°ml ravi(Je ;
^aml il eft chaffé, foit par les chiens,fqit par les hommes, if court-
tant qu’il peut ou grimpe fur un arbre ; & lorfqu’il fe trouve très-preflè
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