du globe terreftre, & femblent avoir befoin pour vivre
de refpirer un air plus vif & plus léger que celui de
nos plus hautes montagnes.
II eft allez fingulier que quoique le lama & le paco
foient domeftiques au Pérou, au Mexique, au C h ily ,
comme les chevaux le font en Europe ou les chameaux
én Arabie , nous les connoilfionsà peine, & que depuis
plus de deux fiècles que les Efpagnols régnent dans
ces valtes contrées, aucun de leurs auteurs ne nous
ait donné i’hiftoire détaillée & la defcription exaéte de
ces animaux dont on fe fert tous les jours : ils prétendent
à la vérité qu’on ne peut les tranfporter en
Europe , ni même les defcendre de leurs hauteurs
fans les perdre , ou du moins fans rifquer de les-voir
périr au bout d’un petit temps : mais à Quito, à Lima
& dans beaucoup d’autres villes où il y a des gens
lettrés, on auroit pu les delfiner, décrire & dilféquer.
Herrera a dit peu de chofe de ces animaux ; Garcilaflb k
g On trouve dans tes montagnes du Pérou une efpèce de chameau
dont ils fe fervent de ia laine pour faire des acouftremens. Defcription
des Indes occidentales, par tlerrera. Amft. i 6 22 , page 2 4 4 .
1 Le P. Blas Vailera dit que le bétail du Pérou eft fi doux que
Jes enfans en font ce qu’ils veulent ; il y en a des grands & des
petits ; les huanacus privés ( Lamas) font de différens poils, & les
fàuvages font tous bai bruns. : ces animaux font de la hauteur des
cerfs & refîèmblent aux chameaux, excepté qu’ils n’ont point de bofîè,
ieur cou eft long & poli..........Le même bétail qu’ils appellent P acclama
( Paco ), n’eft pas à beaucoup près tant eftimé...............Ces
pacos, plus petits que les autres , reffemblent aux yiçunas fauvages,
n’en parle que d’après les autres ; Aeofta & Grégoire
de Bolivar, font ceux qui ont raffemblé le plus de faits
fur l’utilité & les fervices qu’on tire des lamas & fur
leur naturel ; mais on ignore encore comment ils font
conformés intérieurement, combien de temps ils portent
leurs petits ; l’on ignore fi ces deux efpèces font
abfolument féparées l’une de l’autre, fi elles ne peuvent
fe mêler, s’il n’y a point entr’eües de races intermédiaires.,
& beaucoup d’autres faits qui feroient nécef-
ftifes pour rendre leur hiftoire complète.
Quoiqu’on prétende qu’ils périment iorfqu’on les
éloigne de leur pays natal, il eft pourtant certain que
dans les premiers temps après la conquête du Pérou ,
& même encore long-temps après, l’on a tranfporté
quelques lamas en Europe. L ’animal dont Gefner
parle , fous fe nom cl’Allocamelus, & dont il donne
la figure , eft un lama, qui fut amené vivant du
Pérou en Hollande en 1558 | | c ’eft le même dont,
& font fort délicats , ils ont peu de chair & peu de laine extrêmement
fine. Cet animal fert de pfufieurs fitçons à fa Médecine,
aufli - bien que beaucoup d’autres animaux de ce pays, comme le
remarque le P. Acofta. Hiftoire des Incas , tome I I , page 2 6 »
jvfqu’à 2 6 (f.
* Allocamelus Scaligeri, apparel efe hoc ipfum animal cujus Jiguram
proponimus ex chartà quâdam typis imprejfâ mutuati cum hac deferiptione.
Anno domini 1 y y S , junii die 1 ÿ , animal hoc mirabile Mittelburgum
Selaridïce adveâum ejl, anthehac a principibus Germanice nunquam vifum,
jiec a Plinio aut antiquis aliis feriptoribus commemoratum, Ovem indicam
e fe dkebant è Piro ( forte Peru) regione, fex ies mille miüiaribus ferè