14.6 H i s t o i r e N a t u r e l l e
Barbarie, le repréfente avec cet éperon ou quatrième
doigt aux pieds de derrière ; 6c M. Edwards remarque
qu’il a foigneufement obfervé les deux gerbos qu il a
vus en Angleterre , & qu’il ne leur a pas trouve cet
éperon ; ainfi cc caractère qui paroîtroit diftinguei fpe-
cifiquement le gerbo 6c 1 alagtaga n étant pas confiant,
devient nul & marque plutôt 1 identité que la diverfite
d’efpèce ; la différence de grandeur ne prouve pas non
plus que ce foient deux efpèces differentes, il fe peut
que M.rs Edwards & Haffelquift n’aient décrit que de
-jeunes gerbos, 6c M. Gmelin un vieux alagtaga. il n y
a que deux chofes qui me laiffent quelque doute, la
proportion de la queue qui eft beaucoup plus grande
dans le gerbo que dans 1 alagtaga, 6c la différence du
climat où ils fe trouvent. Le gerbo eft commun en
Circaflïe a, en Égypteb, en Barbarie-, en Arabie, 6c
l’alagtaga en Tartarie,fur le Volga 6c jufqu en Sibérie:
il eft rare que le même animal habite des climats auffi
’ O n t ro u v e en C h c a f l i e , a u flî'-b ien q u ’en P e r f e , en A r a b ie &
au x en v iro n s d e B a b y lo n e , un e è fp è c e d e m u lo t ap p e lé e Jerbuah
en A r a b e , d e la g ran d eu r & cou leu r ;,à p e u p r è s d ’u n é c u r e u i l...............
Q u a n d i l fa u t e , il s’ élance à c in q o u f ix p ie d s h au t d e t e r r e . . . . II
q u it te q u e lq u e fo is les ch am p s & fe fo u r r e dans les m aifon s. Voyage
d Ole anus, p a g e 1 7 7 .
' I E n É g y p t e , je v is d e petits animaux q u i c o u ro ie n t t rè s - fo r t fu r
leurs d e u x jambes d e derrière ; elles e'toient fi lo n g u e s q u ’ils (em b lo ien t
m on té s fu r d es é ch a fle s . C e s animaux terrent c om in e les lapins. O n
en p r it fe p t q u e j ’em p o r ta i ; il m ’en e lt re fté d e u x q u e j ’ai ap p o r té s
en F r a n c e , o ù ils o n t v é c u à la M é n a g e r ie d u R o i p en d a n t d eu x
ans. Voyage de Paul LuCàs, tom e I I , P ag e 74-
des G e r b o i s e s . 14.7
clifférens ; 6c lorfque cela arrive , l’efpèce fubit de
grandes variétés, c’eft auffi ce que nous préfumons être
arrivé à celle du gerbo, dont l’alagtaga, malgré ces
différences, ne nous paroît être qu’une variété.
Ces petits animaux cachent ordinairement leurs mains
ou pieds de devant dans leur poil, en forte qu’on diroit
qu’ils n’ont d’autres pieds que ceux de derrière ; pour
fe tranfporter d’un lieu à un autre, ils ne marchent pas,
c’eft-à-dire, qu’ils n’avancent pas les pieds l’un après
l’autre ; mais ils fautent très-légèrement 6C très-vîte, à
trois ou quatre pieds de diftance, 6c toujours debout
comme des oifeattx ; en repos, ils font affis fur leurs
genoux, ils ne dorment que le jour 6c jamais la nuit ;
ils mangent du grain 6c des herbes comme les lièvres ;
ils font d’un naturel affez doux, 6c néanmoins ils ne
s’apprivoifent que jufqu’à un certain point, ils fe creu-
fent des terriers comme les lapins, 6c en beaucoup
moins de temps; ils y font un magafin d’herbes fur la
fin de l’été, 6c dans les pays froids ils y paffent l’hiver.
Comme nous n’avons pas été à portée de faire la
diffeétion de cet animal, 6c que M. Gmelin eft le feul
qui ait parlé de la conformation de fes parties intérieures,
nous donnons ici fes obfervations en attendant
qu’on en ait de plus précifes 6c de plus étendues *.
* (Efophagus, uti in lepore d f cunkulo, medio ventriculo inferitur, in-
tejlinum cæcum breve admodum fe d amplum ejl in proccjfum vermiformem,
duos pollices longum abiens. Choledochus mox infra pyloram inteftinum.
fubit, Veftca urinaria ciuïnâ aquà plena; ut cri nulla plane diftinélio ; vagin*