trois, le phoca, le caftor & la loutre ; les trois autres,
qui font le latax, le fatherion & le fatyrion font demeures
inconnus, parce qu ils ne font indiqués que
par leurs noms & fins aucune defcription : dans ce
cas, comme clans tous ceux ou i on ne peut tirer
aucune indudion direde pour la connoiftànce de la
chofe, il faut avoir recours à la voie d’exclufion ;
mais on ne peut l’employer avec, fuccès que quand
on connoît à peu près tout : on peut alors conclure
du pofitif au négatif, & ce négatif devient par ce moyen
une connoilfance pofitive. Par exemple, je crois que
par la longue etude que j’en ai faite, je connois à
très-peu près tous les animaux quadrupèdes; je fais
qu Ariflote ne pouvoit avoir aucune connoiftànce de
ceux qui font particuliers au continent de l’Amérique ;
je connois auffi parmi les quadrupèdes tous ceux qui
font amphibies, & j’en fépare d’abord les amphibies
d Amérique, tels que le tapir, le cabiai, l’ondatra, Sec.
il me relie les amphibies de notre continent, qui font
l ’hippopotame, le morfe ou la vache marine, les phoques
ou veaux marins, le loup marin de Belon , le caftor, la
loutre, la zibeline', le rat d eau, le defman , la mufàraigne
d’eau , & fi l’on veut l’ichneumon ou mangoufte, que
quelques-uns ont regardée comme amphibie & ont
appelée loutre d ’Égypte. Je retranche de ce nombre
le morfe ou la vache marine, qui ne fe trouvant que
dans les mers du Nord, n’étoit pas connue d’Ariftote,
j en retranche encore l ’hippopotame, le rat d’eau &
l ’ichneumon, parce qu’il en parle ailleurs & les défigne
par leurs noms ; j’en retranche enfin les phoques, le
caftor & la loutre, qui font bien connus, & la mufa-
raigne d’eau, qui eft trop reflemblante à celle de terre
pour en avoir jamais été féparée par le nom : il nous
refte le loup marin de Belon, la zibeline & le defman,
pour le latax, le fatherion Se le fatyrion; de ces trois
animaux il n’y a que le loup marin de Belon qui foit
plus gros que la loutre, ainfi c ’eft le feul qui puiiïe
repréfenter le latax, par confisquent la zibeline Se le
defman repréfentent le fatherion Se le fatyrion. L ’on
fent bien que ces conjedures, que je crois fondées,
ne font cependant pas du nombre de celles que le
temps puifle éclaircir davantage, à moins qu’on ne
découvrit quelques manuferits grecs jufqua préfenî
inconnus , où ces noms fe trouveraient employés,
c eft-a^dire expliques par de nouvelles indications.
S f iij