333 H i s t o i r e Natur e l l e
beaucoup plus vite qu on ne pouiroit I.imaginer, 8c
fouvent quoique bleffé il échappe par la fuite au chaffeura.
Les phoques vivent en fociete ou du moins en grand
nombre dans les mêmes lieux ; leur climat naturel eft le
N o rd , quoiqu’ils puiffent vivre auffi dans les Zones
tempérées, & même dans les climats chauds; car on
en trouve quelques-uns fur les rivages de prefque toutes
les mers de l’Europe & jufque dans la Mediterranee ,
on en trouve auffi dans les mers méridionales del Afrique
& de l’Amérique b; mais ils font infiniment plus communs
, plus nombreux dans les mers feptentrionales
de l ’A f ie , de l’Europe' & de l’Amérique , & o a les
fi élevés & fi e(carpes qu’il eft étonnant comment ils ont pu y m onter,
& on les y voit louvent accrochés au nom bre de vingt ou trente. Fcf~
cription de la pêche de la Baleine, par Zorgdrager, page i p g .
1 Je donnai plufieurs coups d ’épée à un veau m arin, qui ne l’empêchèrent
pas de courir plus vite que m o i, & de fe jeter 'dans l’eau , d ’où
je ne le vis plus refortir. Recueil des voyages du Nard, tome I I , page i y o,
b II y a beaucoup de veaux marins dans les parties lèptentrionales de
l’E urope & de l’Am érique, & dans les parties méridionales de l’A frique,
com m e aux environs du cap de Bonne-elperance & au détroit de M agellan
, & quoique je n’en aie jamais Vu dans les Indes occidentales
que dans la baye de C am peche , il y en a néanmoins fur toute la côte de
la mer méridionale de l’A m érique, depuis la terre del Fuego jufqu’à la
liane équinoxiale ; mais du côté du nord de la ligne, je n en ai jamais
vu q u ’à vingt-un degrés de latitude : je n ’en ai jamais vu non plus
dans les Indes orientales. Voyage de Dampier, tome I, page 11 S,
‘ In mari Bothnico ù f Finnico maxima vitulorum marinorumfive phocarum
multitudo reperitur, Olaï M agn. de Gent. fept, pag. i 6 y . O n trouve
dans le Groenland beaucoup de veaux marins fur la côte de l’o u e d ,
on en trouve peu vers le Spitzberg..........Les plus grands veaux marins
retrouve en auffi grande quantité dans celles qui font
voifines de l’autre pôle au détroit de Magellan, à l’île
de Juan Fernandès , &c *. Il paraît feulement que l’ef-
pèce varie, & que félon lesdiffêrens climats elle change
pour la grandeur, la couleur & même pour la figure ;
nous avons vu quelques-uns de ces animaux vivans, 8c
l ’on nous a envoyé les dépouilles de plufieurs autres;
dans le nombre, nous en avons choifi deux pour les
.faire deffiner; lepremier (pl.XLvJ eft le phoque de notre
océan, dont il y a plufieurs variétés ; nous en avons vu
un, dont les proportions du corps paroiffoient différentes,
car il avoit le cou plus court, le corps plus
alongé âc les ongles plus grands que celui dont nous
donnons la figure ; mais ces différences ne nous ont
pas paru affez confidérables pour en faire une efpèce
ont ordinairement depuis cinq jufqu’à huit pieds de long, & leur graille
fournit la meilleure huile.... comme ils (è plaifênt autant fur la glace
que fur terre, l’on en voit des troupeaux de cent raflembiés fur un même
glaçon..... L’endroit où l'on prend les veaux marins eft principalement
entre le loixante-quatorzième & le fbixante-dix-lêptième degré fur la
lifière des glaces de l’oueft. On en prend auffi beaucoup annuellement
dans le détroit de Davis & près de la Zernble. D e fcr ip tio n d e la p êch e de
la B a le in e , p a r C o rn eille X orgdrager. Nuremb. 1750, volume I . " v*B
p a g e 1 p 2 ; tra d u it de l ’a llem a n d , p a r A I . le m arquis de A lo n tm ira il.
* Au mois de novembre , les chiens marins ( Phocàs) fe rendent
fiir l’île de Juan Fernandès pour y faire leurs petits ; ils font alors de fi
mauvailë humeur que bien loin de lé retirer à l’approche d’un homme,
ils fe jettent fur lui pour le mordre , quoiqu’il loit armé d’un bâton....
Le rivage en eft quelquefois tout couvert à plus d’un demi-mille à la
ronde. Voyage de Woodes Rogers, tome I , page 206.V
u ij