3 jz H i s toi r e Na t u r e l l e
l ’Afrique, qui ne nous paroît être qu’une variété du
lamantin de l ’Amérique.
Les, phoques & les morfes font encore plus près des
quadrupèdes que des cétaeées,, parce qu’ils ont quatre
efpèces de pieds, mais les lamantins qui n’ont que les
deux de devant, font plus cétaeées que quadrupèdes,
tous diffèrent des autres animaux par un grand caraétère ;
ils font les feuls qui puiffent vivre également & dans
l’air & dans l’eau, les feuls par conféquent qu’on, dût
appeler amphibies. Dans l’homme & dans les animaux
terreftres & vivipares, le trou de la cloifon du coeur,
qui permet au foetus, de vivre fans refpirer, fe ferme air
moment de la naiffance, & demeure fermé pendant
toute la vie; dans ces animaux, au contraire ,il eft toujours
ouvert , quoique la mère les mette bas fur terre ,
qu’au moment de leur naiffance l’air dilate leurs poumons.,
& que la refpiration commence & s’opère
comme dans tous les autres animaux. Au moyen de
cette ouverture dans la cloifon du coeur, toujours fub-
fiftante,& qui permet, la communication, du fàng de
la veine-cave à l’aorte , ces animaux ont l’avantage de
tefpirer quand il leur plaît, & de fe paffer de refpirer
quand il le faut. Cette propriété fmgulière leur eft
commune à tous ;mais chacun a d’autres facultés particulières
dont nous parlerons, en faifant autant qu’il eft
en nous l’hiftoire de toutes les elpèces de ces animaux
amphibies.
L E S P H O Q U E S *.
En général, les phoques ont la tête ronde comme
l ’homme, le mufeau large comme la loutre, les yeux
* Phoque. Phoca, en Grec & en Latin, mot auquel de Làët &
d’autres ont donné une terminaifcm françorfe, & que nous avons adopté
connue terme générique. Dans plufieurs langues de l’Europe, on a indiqué
ces animaux par les dénominations de Veaux de mer, Chiens de
mer, Loups demer, Veaux marins, Chiens marins, Loups marins, Pénards
marins. Nous en connoilïons trois & peut-être quatre elpèces; i.° Le
petit phoque noir (pl. L lll) a poil ondoyant & long, que nous
croyons être le phoca des Anciens;, c’efi-â-dire le d’Ariftote, &
le vitulus marinus ou phoca de Pline , & c’elt probablement celui dont
Belon a donné la figure, & qu’il a indiqué fous le nom de phoca,.
vitulus marinus, yecchia marina, veau ou loup de mer. D e la nature des
poijfons, page 1 6. z.° Le phoque de notre océan (p l. x l v) qui elï
plus grand & d’un poil gris'qu’on appelle veau marin, & auquel nous
confervons cette dénomination, faute d’autre, Se aulïi pour ne pas tomber
dans l’erreur en adoptant un nom étranger qui pourrait être celui
d une autre, elpèce ; nous croyons néanmoins que cet animal eft celui
que les Allemands appellent Pubbe ou S a li, les Anglois Soile, les.
Suédois S iâ l, lès Norvégiens Kaabe, & e’eft certainement le même
que M." de l’Académie des Sciences ont indiqué comme nous fous
le même nom de Veau marin, & dont ils ont donné la figure & la
defeription, page i 8p & . planche X X V 1 1 de. la partie I P de leurs
Mémoires pour fin ir à l ’HiJloire des animaux. Enfin, il nous paroît
que c’eft encore le même, dont de Laët a donné la figure & qu’il
appelle chien marin ou phoque. Defeription des Indes occidentales,page A i ,
Je ne cite pas les autres auteurs , parce qu’ils ont copié les figures de-
ceux-ci, où qu’ils en ont donné de défeétueulès. 3 .* Le grand,phoque,
dont M. Parlons a donné la defeription ^la figure dans les Tranfac-'
lions Philolqphiques, n.° 4.6p . Le lion marin , dont on trouve la:
defeription & la figure dans le voyage d’Anfon , page- 100, & qui;
pourrait bien-être le même que le grand phoque décrit par, M. Parlons,