bandes blanches qui s’étendent longitudinalement de
la tète à la queue. Le chinche * eft blanc fur le dos
il lance fon urine contre ceux qui le pourfuivent........l’ocl&r en eft
fi forte qu’elle fuffoque ; s’il tomboit une goutte de cette liqueur
empeftée dans les yeux ,on courroit rifque de perdre la vue; & quand
il en tombe fur les habits, elle leur imprime une odeur fi forte,
qu’il eft très-difficile de la faire paffer ; la plupart des chiens fe
rebutent & s’enfuient dès qu’ils en font frappés; il faut plus d’un
mois pour enlever cette odeur d une étoffe........dans les bois on lent
fouvent cette odeur de très-loin. En 174.9,il de ces '.nimaux
près de la ferme où je'Iogeois, c’étoic en hiver & pendant la nuit,
Jes chiens étoient éveillés & le pourfuivoient; dans le moment, il Ce
répandit une odeur fi fétide, qu’étant dans mon lit, je penliti être
fuffoqué, les vaches beugloient de toutes leurs forces..........Sur la
fin de la même année,il s’en gliffa un autre dans notre cave, mais ü
ne répandit pas la plus légère odeur, parce qu’il ne la répand que
quand il eft chaffé ou preffé. Une femme qui l’aperçut la nuit à fes
yeux étincelans, le tua, & dans le moment il remplit la cave d’une
telle odeur, que non-feulement cette femme en fut malade pendant
quelques jours, mais que le pain, la viande & les autres provifions qu’on
confervoit dans cette cave furent tellement infeétés, qu’on ne put en
rien conferver, & qu’il fallut tout jeter dehors. Voyage de Kalrn,page 4 1 z
d f fuivantes, article traduit par M . le marquis de Montmirail.
* Cet animal eft appelé Chinche par les Naturels du Brefii, il eft
<3e la groffeur d’un de nos chats, il a la tête longue, fe rétréciflant
depuis fa partie antérieure jufqu’à l’extrémité de la mâchoire fupérieure
qui avance au-delà de la mâchoire inférieure, les deux formant une
gueule fendue julqu’aux petits canthus ou angles extérieurs des yeux,
lès yeux font longs, & leur longueur eft fort rétrécie, l’uvée eft noire,
& tout le refte eft blanc; les oreilles font larges & prelque (bmblables
à celles d’un homme, les cartilages qui les compofent ont leurs bords
ïenverfés en dedans, leurs lobes ou parties inférieures pendent un peu
sen bas ; & toute la dilpofition de ces oreilles marque que cet animal
& noir fur les flancs , avec la tête toute noire , à
1 exception d une bande blanche qui s’étend depuis
le chignon jufqu’au chanfrein du nez ; là queue eft
tres-touflue Sc fournie de très-longs poils blancs mêlés
d’un peu de noir. Le zorille * , qui s’appelle auiïi
a le fens de l’ouïe fort délicat ; deux bandes blanches prenant leur origine
fur la tête, paflênt au-deffusdes oreilles en s’éloignant l ’une de l ’autre
& vont fe terminer en arc aux côtés du ventre ; fes pieds font courts*
les pattes divifées ep cinq doigts, munis à leurs extrémités de cinq'
ongles noirs, longs & pointus, qui lui fervent à creulër fon terrier ;
fon dos eft voûté, femblable à celui d’un cochon, & le deffous du
ventre eft tout plat; là queue auffi longue que fon corps,ne diffère
pas de celle d’un renard ; fon poil eft d’un gris obfcur & long comme
celui de nos chats ; il fait fit demeure dans la terre comme nos lapins,
mais fon terrier n’eft pas fi profond ; j’eus Une très-grande peine à faire
perdre à mes habits la mauvaife odeur dont ils étoient imbus, elle
dura plus de huit jours, quoique je les eus lavés plufieurs fois, mouillés
féchés au foleil, &c. On me dit que la mauvaife odeur de cet animal
étoit produite par fon urine, qu’il la répand fur fa queue, & qu’il s’en
fert comme de goupillon pour la difperfer & pour fàire fùir fes ennemis
par cette odeur horrible ; qu’il urine de même à l’entrée de fon terrier
pour les empêcher d’y entrer; qu’il eft fort friand d’oifeaux & de
volailles, & que ce font ces animaux qui détruifem principalement les-
oifeaux dans les campagnes de Buenos-ayres. Journal du P . Feuillée
Paris, 1 7 1 4 , page i 7 st & fuiv. Nota. Il me paroît que ce même
animal eft indiqué par Acofta fous le nom de Chincille, qui ne
diffère pas beaucoup du chinche. «Les chindlles, dit cet Auteur,
font petits animaux comme efcurieux, qui ont un poil merveilieu- oe
fernent doux & liffé................ & fe trouvent en la Sierre du Pérou
Hijloire naturelle des Indes occidentales, page 1 y y .
* Le Zorilla de la nouvelle. Efpagne eft grand comme un chat,
d un poil blanc & noir,avec une très-belle queue : lorfqu’i! eft pour- -
■ » !I s’arrête Pour Piflèr, c’eft fa défenfe; car la puanteur do