LA FOSSANE*.
u e l q u e s Voyageurs ont appelé la Foiïàne,
Genette de Madagafcar, parce qu’elle reflemble à la
Genette par les couleurs du poil, & par quelques autres
rapports : cependant elle eft conflamment plus petite ;
& ce qui nous fait penfer que ce n’eft point une
genette, c ’eft qu’elle n’a pas la poche odoriférante qui,
dans-cet animal, eft un attribut eflentiel. Comme nous
étions incertains de ce fait, n’ayant pu nous procurer
l ’animal pour le dilféquer, nous avons confulté par
lettres M. Poivre , qui nous en a envoyé la peau bourrée,
& il a eu la bonté de nous répondre dans les
termes fui vans : Lyon, iÿ juillet ly d i. « La Foflàne que
j ’ai apportée de Madagafcar, eft un animal qui a les«
moeurs de notre fouine : les habitans de l ’île m’ont «
afliiré que la foflane mâle étant en chaleur, fes parties «
avoient une forte odeur dé mufc. Lorfque j’ai lait em- «
pailler celle qui eft au Jardin du Roi, je l ’examinai «
attentivement, je n’y découvris aucune poche, & je «
ne lui trouvai aucune odeur de parfum. J’ai élevé un «
animal femblable à la Cochinchine, & un autre aux «
illes Philippines, l’un & l’autre étoient des mâles, ils «
étoient devenus un peu familiers, je les avois eus très- «
* Fojfa ou Fojfane, nom de cet animal à Madagafcar, & que
nous avons adopté. X ij