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d’être utile, car la chair n’en eft pas mauvaife à manger1;
la peaub fait une bonne fourrure ; les Américains s’en
fervent pour Élire des ballonsc qu’ils rempliffent d’air,
1 La féconde efpèce de loups marins ( phoque) eft bien plus petite
que la première (rofmar ou vaehe marine ) ils font- auffi leurs petits à
terre dans ces îles ( du Toiafqiuet, Amérique feptentrionale I fur le fable,
fur les roches & par-tow où il fe trouve des ances.------ Les Sauvages
leur font la guerre ; leur chair eft bonne à manger , ils en tirent de
l’huile qui eft un ragoût à tous leurs feftins. Ces loups marins s’échouent
à terre en toutesfaifons, & ne s’écartent guère de la terre. Dans un beau
temps on les trouve fur une côte de fable , ou bien fur des roches où
ils dorment au fofeil......... « J » des endroits où il s’en échoue des.
deux ou trais cents d’urne bande.. . . ---- Us font, faciles à tuer----- . . .
Tout ce qu’ils, peuvent rendre d’huile, c’eft. environ plein leur vefl'te,
dans laquelle les Sauvages la mettent après l’avoir fut fondre ; cette
huile eft bonne à manger fraîche & pour frieaffer du poiffon, elle eft
encore excellente à brûler, elle n’a ni odeur ni fumée, non plus que
celle d’olive, & en barique elle ne biffe ni ordure ni lie au fond.
Defcriplion de l'Amérique feptentrionale, par D enis, tome I I , page 2 pp .
b Le veau marin a outre fa graiffeune peau qui fe vend trois, quatre
ou cinq fchelfingï, à proportion de fa beauté & de là grandeur.
Defcriptàm de la pêche delà Baleine., par Zorgdrager, page i y 6. — On
employait autrefois, une grande quantité de peaux de loups marins à
fiire des manchons, la.mode en eft paffée, & leur grand ufagp aujourd’hui
eft de couvrir les malles & les codées : quand elles font
tannées elles ont prefque le même grain que le maroquin, elles font
moins fines, mais elles ne s’écorchent pas fi aifément-, & elles eon-
fervent plus long-temps toute- leur fraîcheur : on. en. fait, de très-bons
foufiers & des bouines , qui ne prennent point l’eau ; on en couvre
auffi des fiéges, dont le bois eft plus tôt ufé que ia couverture. Hijloire
de la Nouvelle France, par le P . Charlevoix, tome I I I , page 1 4 7 .
« Leur peau fert à faire des baliocs ou ballbns pleins cfhir, au lieu
de bâteaux. Voyage de F ré ter, page 7 p .
& dont ils fe fervent comme de radeaux : l ’on tire de
leur graille une huile plus claire & d’un moins mauvais
goût que celle du marfouin ou des autres cétacées.
Aux trois efpèces de phoques, dont nous venons
de parler, il faut peut-être, comme nous l’avons dit,
en ajouter une quatrième dont l’auteur du voyage
d Anfon a donne la figure & la defcription fous le
uom de lion marin ; elle eft très-nombreufe fur les
côtes des terres Magellaniques & à l’île de Juan
Fernandes dans la mer du liid. des lions marins ref-
femblent aux phoques ou veaux marins, qui font fort
communs dans .ces mêmes parages , mais ils font
beaucoup plus grands ; lorfqu’ils ont pris toute leur
taille, ils peuvent avoir depuis onze jufqu’à dix - huit
pieds de long, & en circonférence depuis fept ou huit
pieds jufqu’à onze. Ils font fi gras, qu’après avoir percé
& ouvert la peau, qui eft épaiffe d’un pouce, on trouve
au moins un pied de graifte avant de parvenir à la chair.
On tire d’un feu! de ces animaux jufqu’à cinq cents
pintes d’huile mefnre de Paris; ils font en même temps
fort fanguins; lorfqu’on les hlelfe profondément & en
plufieurs endroits à la fois, on voit par-tout jaillir le
fang avec beaucoup de force. Unfeul de ces animaux ,
auquel on coupa la gorge, & dont on recueillit le
fang, en donna deux bariques, fans compter celui qui
reftoit dans les vaifteaux de fon corps. Leur peau eft
couverte d’un poil court, d’une couleur tannée claire;
mais leur queue & leurs pieds font noirâtres ; leurs