5 i o H i s t o i r e N a t u r e l l e
»tous armés de cinq ongles: ces caradères étoient
» communs à ces deux zibelines; mais lune ctoit d’un
»brun noirâtre fur tout le corps, à 1 exception des
» oreilles & du deffous du menton, où le poil étoit un
g peu fauve ; & l’autre, plus petite que la première, étoit
v fur tout le corps d’un brun jaunâtre, avec les oreilles
» & le deffous du menton d’une nuance plus pâle. Ces
» couleurs font celles de l ’hiver.; car au printemps elles
» changent par la mue du poil: la première zibeline, qui
» étoit d’un brun noir, devint en été d’un jaune brun;
» & la fécondé, qui étoit d’un brun jaune, devint d’un
» jaune pâle. J’ai admiré, continue M. Gmelin, l’agilité
» de ces animaux ; dès qu’ils voyoient un chat, ils fe
» dreffoient fur les pieds de derrière comme pour fè pré-
» parer au combat; ils font très-inquiets & fort remuans
» pendant la nuit*; pendant le jour au contraire , & fur-
» tout après avoir mangé, ils dorment ordinairement une
» demi-heure où une heure ; on peut dans ce temps les
» prendre, les fecouer , les piquer fans qu’ils fe réveillent.
» Par cette defcription de M. Gmelin, on voit que
les zibelines ne font pas toutes de la meme couleur,
& que par conféquent les Nomenclateurs qui les ont
défignées par les taches & les couleurs du poil ont
employé un mauvais caractère, puifque non-feulement
* Nota. Cette inquiétude & ce mauvement pendant la nuit n’eft
■ as particulier à la zibeline; j’ai vu la même choie aux hermines que
nous avons eu vivantes, & que nous avons nourries pendant plufieurs
de la Z i b e l i n e . 31 1
il change dans les differentes faifons, mais qu’il varie
d’individu à individu, & de climat à climata.
Les zibelines habitent le bord des fleuves| les lieux
ombragés & les bois les plus épais ; elles fautent très-
agilement d’arbres en arbres, & craignent fort le foleil,
qui change, dit-on, en très-peu de temps la couleur' de
leur poil ; on prétend b qu’elles fe cachent & qu’elles
font engourdies pendant l ’hiver, cependant c ’efl dans
ce temps qu’on les chafle & qu’on les cherche de
préférence, parce que leur fourrure efl alors bien plus
belle & bien meilleure qu’en été; elles vivent de rats,
de poiflon, de graines de pin & de fruits fauvages;
elles font très - ardentes en amour ; elles ont pendant
ce temps de leur chaleur une odeur très-forte, & en
tout temps leurs excrémens fentent mauvais : on les
trouve principalement en Sibérie, & il n’y en a que
peu dans les forêts de la grande Ruffie, & encore
moins en Lapponie. Les zibelines c les plus noires
* Des deux zibelines dont parle M. Gmelin, h première venoit de
k province "“de Toinskien, & la -féconde de celle de Berefowien ; on
trouve auffi dans fa relation de la Sibe'rie, que fur la montagne de
Sopka-Sinaia- il y a des zibelines noires à poil court, auxquelles if
efl défendu de donner la chaffe : qu’une femblable efpèce de zibeline
fè trouve auffi plus avant dans les montagnes, de même que chez les
Calmouks Vrangai, « J’ai vu,dit-il,quelques-unes de ces peaux que
des Calmouks avoient apportées; elles font connues fous le nom «
de zibelines de Kangaraga. » Voyage de Gmelin, terne I , page 2.1 y.
k Ryac-çinsky, and. pag. 3 1 8.
La zibeline diffère de la marte en ce qu’elle eft plus petite
& qu’elle a les poils plus fins & plus longs; 1« véritables zibelines