274 H i s t o i r e N a t u r e l l e
de latitude: il effc tout-à-fait reffemblant au renard par la
forme du corps 6c par la longueur de la queue, mais par.
la tête il reflemble plus au chien; il a le poil plus doux
que le renard commun , 6c fon pelage eft blanc dans un
temps, 6c bleu-cendré dans d’autres temps. La tête eft
courte à proportion du corps, elle eft large auprès du cou
6c fe termine par un mufeau affez pointu ; les- oreilles'
font prefque rondes ; il y a cinq doigts 6c cinq ongles
aux pieds de devant, 6c feulement quatre doigts 6c
quatre ongles aux pieds de derrière ; dans le mâle g la
verge eft à peine groffe comme une plume à écrire |-
les tefticules font gros comme des amendes-6c fi fort
cachés dans le. poil qu’on a- peine à les trouver ; les
poils dont tout le corps eft couvert, font longs d’environ
deux ponces, ils font liftes , touffus 6c doux
comme de la laine; les narines 6c la mâchoire inferieure
ne font pas revêtues de poil, la peau eft apparente,
noire 6c nue dans ces parties.
L ’eftomac, les inteftins-, les vifcères, les vaiffeaux
fpermatiques, tant du mâle que de la femelle, font
femblables à ceux du chien , il y a de même un os dans
la verge, 6c le fquelette entier reflemble à celui d’un
renard.
La voix de l’ifatis tient de l'aboiement du chien
6c du. glapiffement du renard; Les marchands qui font
commerce dé pelleteries, diftinguent deux fortes d’ifatis,
les uns blancs 6c les autres bleus-cendrés , ceux-ci font
les plus eftimés; 6c plus ils font bleus ou bruns, plusils
font chers. Cette différence dans la couleur du poil
ne fait pas qu’ils foient d’efpèces différentes ; des
chaffeurs expérimentés ont afluré à M. Gmelin, que
dans la même portée il fe trouvoit des petits ilàtis
blancs 6c d’autres cendrés , ainfi l’un n’eft qu’une
variété de l’autre.
Le climat des ilàtis eft le nord, 6c les terres qu’ils
habitent de préférence font celles des bords de la mer
glaciale 6c des fleuves qui y tombent; ils aiment les
lieux découverts 6c ne demeurent pas dans les bois ; on
4es trouve dans les endroits les plus froids, les plus
montueux 6c les plus nus de la Norvège, de la
Lapponie, de la Sibérie, 6c même en Iflande *. Ces
animaux s’accouplent au mois de mars; 6c ayant les
parties de la génération conformées comme les chiens,
ils ne peuvent fe féparer dans le temps de l’accouplement
; leur chaleur dure quinze jours ou trois femaines ;
pendant ce temps ils font toujours à l’air, mais enfuite
ils fe retirent dans des terriers qu’ils ont creufés d’avance,
ces terriers qui font étroits 6c fort profonds ont
plufieurs iflues; ils les tiennent propres, 6c y portent
de la moufle pour être plus à l’aife; la durée de la
geftation eft, comme dans les chiennes, d’environ neuf
* C ’eft vraifeinblablement en voyageant fur des glaçons, que les
renards fè font glifles en Iflande, il s’en trouve en grande quantité dans
cette île ; ils ne (ont .point rougeâtres, il y en a peu de noirs, & communément
ils font gris ou bleuâtres en été, & blancs en hiver; c ’eft
dans cette dernière fâifbn que leur fourrure eft la meilleure. HiJl.
Mat, de l ’IJlande, par Anderfon, tome I , page } 6,
M m ij